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Mika on Paris Match - 26 September 2019


Gabry74

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Mika : "Ma mère, ma force, mon héros"

Paris Match | Publié le 25/09/2019 à 12h30

Interview Marc-Olivier Fogiel
La couverture du numéro 3671 de Paris Match
La couverture du numéro 3671 de Paris Match DR

Avec ce cinquième album, le petit prince de la pop rend hommage à celle qui l’a élevé durement mais passionnément. Il s'est confié à son ami Marc-Olivier Fogiel. 

Marc-Olivier Fogiel. Dans ton nouvel album, “My Name Is Michael Holbrook”, ton nom à l’état civil, ta mère chante. Elle figure sur la pochette, apparaît dans le clip “Tiny Love” et en photo sur scène… Pourquoi est-elle si présente ?
 

Mika. Ma mère m’a construit. Elle avait en tête une “destination” et elle s’est dit que je devais à tout prix l’atteindre. Aujourd’hui, je lui en suis reconnaissant. Ce besoin de reconnaître son sacrifice et l’intensité de notre lien, je ne l’avais pas ressenti avant.

 
 

Ta mère voulait te sauver ?
Elle m’a sauvé. Pour elle, j’avais beaucoup de qualités mais qui me mettaient un peu en péril. Elle me disait toujours : “Soit tu auras du succès et tu seras heureux, soit tu auras beaucoup de problèmes.” C’est étrange d’entendre sa mère dire cela quand on est enfant. Il n’y avait aucune alternative. D’où une pression énorme.

 

 

Voir aussi en vidéo : Mika : "Il faut célébrer les amis, les amants disparus"

Elle te le disait de façon tendre ou dure ?
Dure. Mais en même temps avec une sorte de dualité. Car, d’un autre côté, elle était extrêmement tendre, maternelle, protectrice. J’ai été viré de l’école, j’avais effectivement des problèmes. Au lieu de devenir une victime, j’ai dû travailler, grandir beaucoup plus vite.

(...)

Est-ce compliqué pour ton compagnon de trouver une place au milieu de tout ça ?
Andy a une relation très forte avec ma mère. C’est avec lui que j’ai révélé mon homosexualité à ma famille. Nous étions assis dans la cuisine. Ma mère m’a dit : “Au fond, quelle différence cela fait-il ? Je l’ai toujours su. Si toi, tu ne le savais pas, c’est ton problème.” [Rires.] Il y a eu un moment où Andy et moi nous sommes séparés brièvement. Et c’est elle qui s’est battue pendant deux mois pour le faire revenir.

L’album s’appelle “My Name Is Michael Holbrook”. On pourrait ajouter “Son of Joannie and Michael”, non ?
Oui, Je suis Mika, fils de Joannie et Michael. Et je suis fier de m’inscrire dans cette lignée

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Retrouvez l'intégralité de cette interview exclusive dans le numéro 3671 de Paris Match, en vente dans les kiosques et sur iPad.

La couverture du numéro 3671 de Paris Match
La couverture du numéro 3671 de Paris Match © DR
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Mika on

Paris Match no.3672

 

Mika : "Ma mère, ma force, mon héros"

https://www.parismatch.com/People/Mika-Ma-mere-ma-force-mon-heros-1648904

  • Paris Match | Publié le 25/09/2019 à 12h30
  • Interview Marc-Olivier Fogiel

 

🔻PDF file ( 10MB )  PaMat3672 - 2019-09-26_MIKA.pdf

 

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AVEC CE CINQUIÈME ALBUM, LE PETIT PRINCE DE LA POP REND HOMMAGE À CELLE QUI L’A ÉLEVÉ DUREMENT MAIS PASSIONNÉMENT

 

Joannie trône toujours en bout de table, entre son mari, Michael, et Andy, le compagnon de Mika. Près du chanteur, ses trois sœurs, Paloma avec son fils, Beauregard, puis Yasmine et, en face, Zuleika.

 

Photos François Roelants

 

MIKA “Ma mère, ce héros”

 

autour de cette table, la course s’arrête. Beyrouth, paris, Londres et aujourd’hui la toscane. au fil des années, des drames ou du succès, les décors changent mais le rituel est le même : Joannie règne sur le clan. mika peut bien être un génie de la musique, le chef d’orchestre, c’est elle. mère-soldat, coach de fer, équipière exigeante, cette femme puissante l’a fait naître au monde autant qu’à la gloire. «  tu m’emportes haut avec un amour minuscule, le genre d’amour qui bat facilement tous les autres », chante-t-il pour elle dans « tiny Love », l’un des titres de « my Name Is michael holbrook », son nouvel album. Des paroles qui ont la grâce d’une déclaration.

 

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AVEC ANDY, SON COMPAGNON DEPUIS DIX ANS

Près de Florence, en Toscane, ou à Londres, les deux golden retrievers, Melachi et Amira, ne sont jamais loin du couple.

 

Quand j’ai révélé mon homosexualité, maman m’a dit : « je l’ai toujours su. si toi tu ne le savais pas, c’est ton problème »

Chanter sous la pluie, comme dans les comédies musicales qu’il affectionne. Avec Andy, ils ont connu des orages, se sont séparés, puis retrouvés. En 2013, Mika lui dédie une chanson, « The Origin of Love ». D’autres suivront. Comme la très sensuelle « Ice Cream », écrite ici il y a un an et devenue le single du nouvel album. Anglogrec, réalisateur de documentaires et de clips, Andreas Dermanis, 34 ans, partage avec Mika origines multiculturelles et goût des images. Mais il préfère l’ombre à la lumière, comme la mère du chanteur avec qui il s’entend si bien. « C’est une personne face à laquelle j’oublie tout, dit Mika. Les succès, les échecs, la pression, l’avenir. » Celui sur lequel il s’appuie et qui lui donne des ailes.

 

 

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@Gabry74 grazie che dolci Mika e sua mamma .... si vede che Mika è una persona dolce , buona e sensibile :wink2: è questo il bello il suo essere semplice anche se è famoso il suo non montarsi la testa lo rende una persona squisitamente buona

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page 86, 87, 88, 89

 

Mika, ex-juré de « The Voice », s’esT confié à son aMi Marc-oliVier fogiel

 

“L’obsession de ma mère : que je sois le meilleur. Elle a toujours peur que d’autres me tirent vers le bas”

 

Un entretien avec Marc-Olivier Fogiel

 

MIKA

Marc-Olivier Fogiel. Dans ton nouvel album, “My Name Is Michael Holbrook”, ton nom à l’état civil, ta mère chante. Elle figure sur la pochette, apparaît dans le clip “Tiny Love” et en photo sur scène… Pourquoi est-elle si présente ?

 

Mika. Ma mère m’a construit. Elle avait en tête une “destination” et elle s’est dit que je devais à tout prix l’atteindre. Aujourd’hui, je lui en suis reconnaissant. Ce besoin de reconnaître son sacrifice et l’intensité de notre lien, je ne l’avais pas ressenti avant.

 

Ta mère voulait te sauver ?

 

     Elle m’a sauvé. Pour elle, j’avais beaucoup de qualités mais qui me mettaient un peu en péril. Elle me disait toujours : “Soit tu auras du succès et tu seras heureux, soit tu auras beaucoup de problèmes.” C’est étrange d’entendre sa mère dire cela quand on est enfant. Il n’y avait aucune alternative. D’où une pression énorme.

 

Elle te le disait de façon tendre ou dure ?

 

    Dure. Mais en même temps avec une sorte de dualité. Car, d’un autre côté, elle était extrêmement tendre, maternelle, protectrice. J’ai été viré de l’école, j’avais effectivement des problèmes. Au lieu de devenir une victime, j’ai dû travailler, grandir beaucoup plus vite.

 

Comprenais-tu alors que c’était pour ton bien ?

 

    Cela me paraissait injuste. Pourquoi moi, j’étais obligé de me taper trois heures de musique par jour alors que mes sœurs ne l’étaient pas ? Combien de fois je me suis trouvé incapable de chanter une demi-heure d’affilée parce que je ne faisais que pleurer ! Elle me forçait : “Je reste ici jusqu’à ce que tu t’arrêtes, tu vas me chanter correctement cette chanson sans pleurer.”

 

Aujourd’hui, tu parles d’un besoin de la remercier…

 

Je m’en serais terriblement voulu de ne pas lui rendre hommage alors qu’elle est encore vivante, à mes côtés. Une des premières chansons que j’ai écrites pour cet album, c’est “Tiny Love” : elle parle de se surpasser, de se hisser au plus haut avec les moyens dont on dispose pour se donner à soi-même le sentiment d’avoir de la valeur. Et c’est ce que ma mère m’a appris. Au moment où je finissais “Tiny Love”, elle a appris qu’elle souffrait d’un grave problème cardiaque. Il fallait l’opérer dans les 24 heures. Le soir même, j’étais dans un avion pour la rejoindre à Dubaï. En m’asseyant à ses côtés, je me suis senti envahi par une forme de chaos lié à cette coïncidence ; le jour où j’achevais cette chanson, la catastrophe arrivait. Je me suis dit : “Et si l’opération tourne mal ?” Bon, elle s’est bien passée mais il y a eu des complications. Ma mère était clouée au lit avec des plaies béantes sur les jambes. Pourtant elle voulait se battre, parce que son cœur ne s’était pas arrêté. Elle a décidé de remarcher et de tout faire pour y parvenir. Elle était censée dessiner les costumes d’une émission de télévision que je présentais à Milan. Je lui ai formellement interdit de venir. Or, le jour de la première répétition, en Italie, elle se pointe ! En fauteuil roulant, accompagnée d’une infirmière et d’une de mes sœurs. Et elle me dit : “Voilà, je suis venue travailler.”

 

même malade, elle ne pouvait pas faire autrement que t’accompagner ?

 

Même si c’était d’une manière moins présente, elle prenait des risques… J’ai pensé : ma mère traverse des épreuves, la vie est difficile, donc je vais me dédier à l’écriture. Je veux réaliser un bel album, une sorte de médicament, non seulement pour moi mais pour ma famille.

 

Quelque chose qui réchauffe le cœur. parce que tu étais touché en plein cœur ?

 

Parce que j’étais touché par la fragilité de la vie.

 

As-tu pensé au pire ?

 

   S’il arrivait quelque chose à ma mère, si je la perdais, j’avais peur de ne plus pouvoir travailler. Je me serais dit : “C’est moi qui lui ai fait du mal en l’épuisant, c’est moi qui l’ai tuée.” On la supplie d’arrêter et elle prend un avion pour traverser le monde. Pour qui ? Pour moi.

 

Comment définirais-tu vos liens ?

 

    Très, très intenses. Cela peut s’enflammer vite. Quand les gens nous entendent, ils sont souvent choqués par notre dureté : c’est de l’honnêteté parce qu’il n’y a rien à cacher. Mais c’est toujours guidé par l’amour.

 

Ta mère s’est finalement remise de ses problèmes cardiaques…

 

   Oui, et elle m’a dit : “Maintenant, je change mes hanches, comme ça, je ne serai plus dans une chaise roulante et je pourrai te suivre sur la prochaine tournée.”

 

Elle le fait pour toi ou pour elle ?

 

   Elle voulait continuer à travailler. Etre mobile, c’était très important. Et tout se passe bien. La vie continue. Jusqu’à cet été 2018. J’ai écrit la moitié de l’album et on trouve une maison en Italie, on monte un studio. Elle vient voir comment ça se passe. Je remarque qu’elle est un petit peu dure avec moi, pas trop, juste un peu. Mais bon, je continue. Ensuite arrive mon anniversaire, nous sommes réunis dans un hôtel en Sardaigne. Et je réalise qu’elle est très inquiète, très fatiguée. Mes sœurs s’interrogent aussi. Moi, je pars pour un concert. Elles lui font faire des examens. Après son scanner, je reçois un message : il y a une grosse masse dans son cerveau et je dois tout de suite revenir à Milan. Là commence cette nouvelle phase, ce nouveau combat.

 

Elle a une tumeur au cerveau…

 

  Une tumeur très importante. C’est pour ça qu’elle avait ce drôle de comportement. On décide de la faire opérer à la Pitié-Salpêtrière. On nous explique qu’elle souffre en fait d’un cancer du cerveau extrêmement agressif. A partir de ce moment-là, la vie, l’album, tout se met en pause. Mes sœurs, mon frère, mon père et moi, on se met dans une bulle, on se cache. Après l’opération, on retourne dans cette petite maison en Italie. On ferme la porte et on reste ensemble. Puis la chimiothérapie commence en France. Et là, la vie doit reprendre. Ma vie doit reprendre.

 

Cela veut dire que tu as continué à créer alors que la terre s’effondrait ?

 

  Oui, j’ai réalisé à quel point elle était une grande partie de mes fondations… Je ne m’en doutais pas autant avant. J’arrête alors un peu de travailler, je prends du recul. Mais un matin je reçois un e-mail de ma mère, qui dit [silence] : “Tu ne me réponds pas. Tu juges déplacées toutes mes interventions autour de ton travail. Tu te trompes. Qui plus que moi se soucie de ton succès ? Je suis vieille à présent, sur le point de mourir d’une tumeur au cerveau, mais tout ce que je peux te dire, c’est que rien de tout cela je ne le fais pour moi-même. Tout ce que je souhaite, c’est que tu restes toujours le meilleur. Je ne t’ai jamais appris à être banal. Or, aujourd’hui, je crains que tu ne subisses trop de pression qui te tire vers la banalité. Elle conduit à l’anonymat et à l’autosatisfaction. Parle-moi avant qu’il ne soit trop tard. Pourquoi ne prends-tu pas le temps de venir me voir ?”

 

Comment as-tu réagi ?

 

C’était dingue, non ? Je suis entré dans une colère noire. A travers ma retenue, je lui témoignais ma tendresse, mon respect. Quelques jours plus tard, je me suis rendu compte que cette fureur que j’éprouvais n’était pas dirigée contre elle mais contre moi, parce que je m’étais trompé. J’ai compris que c’était le même processus que lorsqu’elle me provoquait pour que je m’en sorte quand j’avais 10 ans

 

Plutôt que de composer, tu n’as pas eu besoin de passer plus de temps avec elle, de profiter de sa présence ?

 

  Moi, je pensais à aujourd’hui, et ma mère était terrifiée par demain. Pas pour elle, pour moi, et pour nous, pour la famille. Elle trouvait que l’effet de sa maladie sur les gens qu’elle aime, cette pause, ce temps qui lui était consacré plutôt qu’à la construction du futur, était terrifiant.

 

et tu as recommencé à travailler ?

 

  Cela m’a poussé à me lancer à corps perdu dans l’émotion plutôt que de me cantonner dans cette espèce de pudeur mal placée. Cela m’a poussé à être le plus authentique possible.

 

Elle est venue à “the Voice”, on vous a vus à une soirée de christian Louboutin. elle était là, solide, belle. Normalement, avec cette maladie, c’est impossible...

 

   Elle en est à sa sixième séance de chimiothérapie et elle travaille sur la tournée, sur le stylisme. Elle sort, va à l’Opéra, au théâtre… Ma mère veut absolument vivre la vie au maximum. Et c’est dangereux. Cette maladie provoque beaucoup de malaises. C’est très risqué pour le cerveau et pour le cœur. Nous, on cherche à la calmer mais elle veut absolument sortir. Elle est impossible à arrêter.

 

Tu es l’héritier de cette énergie ?

 

Elle m’inspire. Le point de départ de l’album, c’est la maladie de ma mère et le tourbillon d’angoisses et d’émotions qui en a résulté. Elle nous a mis dans une sorte d’urgence : il faut créer.

 

En fait, elle t’a demandé de devenir adulte. Depuis deux ans, l’es-tu devenu ?

 

   On devient adulte quand on se retrouve face à la crainte de perdre quelqu’un. A ce moment-là, on est obligé d’ouvrir les yeux, d’ouvrir son cœur. Cela peut se produire à 15 ans, cela peut se produire à 60  ans. Cette transformation signifie que l’on cesse inévitablement de s’appuyer sur les autres. Au contraire, ce sont les autres qui peuvent s’appuyer sur nous.

 

Et on en est là ?

 

Oui, on en est là maintenant.

 

Ton album respire la gaieté, pourtant, ta sœur paloma, qui est née avec un handicap puis qui a survécu miraculeusement à une chute en 2010, y chante aussi. et on devine d’autres drames…

 

[Silence.] Oui, en effet, des drames qui ont menacé de déstabiliser encore davantage ma famille et de provoquer encore plus de tristesse chez ma mère. Face à ces catastrophes, nous avons toujours refusé de nous laisser abattre. Au contraire, nous sommes devenus encore plus forts.

 

C’est toute votre histoire…

 

Notre famille s’est construite sur cet esprit de résistance, de réinvention face à la perte, la destruction. Ma mère appelle ça “l’éclosion, le fleurissement”. Cet été, j’étais sur le point de livrer l’enregistrement final de l’album, c’était mon anniversaire et j’avais décidé de prendre trois jours de vacances. Je suis dans la voiture, en route vers mon hôtel, quand elle me téléphone, furieuse : “Tu ne voulais pas être avec moi parce que c’est difficile d’être avec moi ! Tu ne t’es pas dit que ce serait bien de revenir pour ton anniversaire ?” Je lui réponds, en colère : “Je voulais simplement faire un break. Pourquoi tu me fais ça ?” On se dispute, j’arrive à l’hôtel, je monte dans ma chambre. Elle l’avait fait remplir de neuf bouquets de fleurs ! Je trouve un dessin de ma tête fleurie et une petite lettre dans laquelle elle a écrit : “Rappelle-toi, puisse ta tête toujours fleurir.”

 

Et alors…

 

Je suis rempli de joie. Je la rappelle… elle ne répond pas. J’insiste. Ma sœur répond, hurle, me passe à mon père qui met le haut-parleur et me dit : “Parle à ta mère, parle à ta mère.” Elle était en train de faire une attaque. Et moi, plutôt qu’être là, à ses côtés, je suis dans ma chambre, à essayer de la remercier, de la calmer. On l’a tranquillisée, on l’a hospitalisée. Quand j’ai raccroché, j’ai regardé toutes ces fleurs… Toute la journée elle n’avait fait que penser à ces fleurs. Ce jour-là, j’ai pris la décision de ne plus jamais réagir de manière impulsive. Parce que, maintenant, dans notre relation, le moindre geste compte. Le lendemain matin, j’ai rendu l’enregistrement final en me disant que c’était une bonne chose de l’avoir obligée à y chanter.

 

Pourquoi ?

 

Parce que je lui ai rendu toute sa puissance. J’ai remis dans la lumière cette femme de l’ombre. Lorsque l’on sait qu’elle a enregistré ce passage trois semaines seulement après son opération du cerveau et la veille du début de ses séances de chimiothérapie, on se rend compte que c’est elle qui a le pouvoir. C’est elle qui a le dernier mot, elle et ma sœur Paloma. Elles sont semblables.

 

En quoi est-ce important pour toi de te raconter comme tu le fais ?

 

Les seules choses qui comptent dans la vie, ce sont les gens que l’on aime et les histoires que l’on raconte sur eux. Autrefois, je faisais preuve de pudeur quand j’abordais des questions intimes. Maintenant, je comprends qu’il faut prendre à bras-le-corps ces choses difficiles et en faire des choses belles. Dans la chanson “Paloma”, il y a ces deux vers : “I found you fighting in the darkness” [“Tu te battais dans les ténèbres”] “And there was beauty in that too” [“Et j’y ai vu de la beauté”]. Cela paraît incroyable : où est la beauté dans quelqu’un en train de mourir ? Et pourtant, je te promets qu’il y a de la beauté. Une beauté horrible, sauvage, meurtrière, mais de la beauté quand même.

 

Il y a aussi de la beauté dans la maladie de ta mère…

 

Et il y a également de la beauté dans la façon dont notre famille, et ma mère en particulier, gère une situation aussi effrayante.

 

Quand tu te projettes, tu as encore peur ?

 

[Silence.] Oui, c’est inévitable. Mais cette peur, je la compense par un sentiment libérateur de gratitude pour la rage de vivre que la maladie a injectée dans notre famille.

 

Est-ce compliqué pour ton compagnon de trouver une place au milieu de tout ça ?

 

  Andy a une relation très forte avec ma mère. C’est avec lui que j’ai révélé mon homosexualité à ma famille. Nous étions assis dans la cuisine. Ma mère m’a dit : “Au fond, quelle différence cela faitil ? Je l’ai toujours su. Si toi, tu ne le savais pas, c’est ton problème.” [Rires.] Il y a eu un moment où Andy et moi nous sommes séparés brièvement. Et c’est elle qui s’est battue pendant deux mois pour le faire revenir.

 

L’album s’appelle “my Name Is michael holbrook”. On pourrait ajouter “Son of Joannie and michael”, non ?

 

  Oui, Je suis Mika, fils de Joannie et Michael. Et je suis fier de m’inscrire dans cette lignée.

 

Interview Marc-Olivier Fogiel

 

 

 

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29 minutes ago, tiibet said:

Would it be possible to post a link to a google translation? I can’t manage to copy this with my mobile and I have still a long way to travel. Thanks 🙂


 

 

I copied and pasted in Google translator the whole interview. I don’t usually trust google translator at all, and I haven’t even controlled how it is translated but I think it’s an important interview and this way you‘ll have an idea of what we’re talking about, without having to wait for a properly translation, even if probably this is not so grammatically correct. 

 

MikaParisMatchgoogletranslator .docx

Edited by virgi
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So many things become more clear now....

What a curage to talk about it publicly....

I passed through my parents's death and my brother had a very hard accident this year. He was dying for 2 weeks but now he is getting better. 

I can imagine what Mika felt and feels now  and I know how f*** hard is to talk about it....

I am so proud to be his fan. He is a hero too. ❤️

 

 

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Thanks for linking the translation! So sorry to hear their family has all these worries 😢 Difficult interview to do but he was talking to a friend so it was possible. He talks so beautifully about his mother, they are so close ❤️

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