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Mika in French Press and Other Media - 2023


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I don't think anyone has shared this yet but the L'invit.live mini concert is already available online, the link is unlisted so I'm assuming it will become public at 7pm French time.

 

 

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https://www.instagram.com/p/C0UdTeiLWkL/

Merci #Mika d’être venu nous rendre visite dans #RTLMatin ce vendredi à l’occasion de la sortie de son sixième album, le premier chanté intégralement en français : « Que Ta Tête Fleurisse Toujours ». Ce projet, être un « passager » dans le monde, n’être à sa place que sur scène et dans les supermarchés, Jane Birkin, et chanter aux Jeux Olympiques. Replay sur RTL.fr ! #Mika #RTL

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7 hours ago, Kumazzz said:

Les Echos Week-end - 1er Décembre 2023

 

 

LES  MENUS  PLAISIRS  DE...

 

MIKA

L’artiste libano-américanobritannique sort un premier album 100% en français, « Que ta tête fleurisse toujours».

Il est si gourmand que son dîner l’obsède dès le réveil.

 

Dans un titre, vous répétez « pour votre santé, bougez ». Vous vous l’appliquez ?

 

À fond! Je cours presque 50 km par semaine, je fais de l’escalade et du mountain bike, je me suis mis à l’équitation avec saut d’obstacles il yaune dizaine d’années et j’apprends la voile. Je ferai du sport tant que mes genoux fonctionneront, c’est la meilleure méditation pour moi.

 

Vous êtes fan de rugby ?

 

J’ai grandi en Angleterre, un pays où la culture du rugby est très forte. J’ai été ravi que certains matches de la Coupe du monde fassent des audiences de plus de 18 millions de téléspectateurs pour la première fois en France. Vous avez animé l’avant-show de la finale. Stress ou plaisir ? Plaisir, exubérance, adrénaline, stress et panique aussi à cause de la pluie mais, à la fin, j’en garde le souvenir d’un moment beau et poétique après sept mois de travail intense. Ce fut une rencontre magnifique avec les enfants de la mêlée des chœurs.

 

Vous avez pris plaisir à créer les costumes de ce mini-show ?

 

J’ai un atelier de création dans les Pouilles qui emploie sept personnes à la fabrication de vêtements, de décors et d’objets au service de mon propos. Pour ce show, on avait découpé 1 500 morceaux de miroir au laser pour mon costume. Chaque enfant avait son habit sur mesure. J’ai présenté une émission télévisée en Italie, Stasera Casa Mika, qui était aussi un petit miracle de joie et de subversion, avec ses décors réalisés par des artistes hollandais exposés au MET et ses costumes créés par Valentino. On a vécu des moments dingues, Monica Bellucci sortant d’un frigo, Sting d’un cœur géant, Kylie Minogue d’une maison de poupées. La vie serait moins intéressante sans ces moments-là…

 

Vous avez la réputation d’être gourmand ?

 

Dès le réveil, je pense à mon dîner. Je garde un carnet avec les bonnes adresses où j’ai mangé dans le monde entier. Après un concert, je peux faire deux heures de route pour retourner dans l’un de ces endroits : un petit resto à Naples avec ses chaises en plastique, une adresse dans les ruelles de Bari où l’on mange sur des tabourets en bois, une maison très années 60 dans les collines du Piémont tenue par une mère et son fils. Comme je finis par les connaître, ils m’invitent souventàmanger seul dans leur cuisine, un vrai bonheur.

 

Vous cuisinez ?

 

Mon bureau, c’est la cuisine! Je prépare des quantités astronomiques de nourriture. Je crois que j’ai la plus grande collection de Tupperware du monde pour stocker tout ça ! Une vraie grand-mère libanaise hors de contrôle…

 

Que n’avez-vous pas encore tenté ?

 

Signer une bande originale de film, par exemple pour un manga, mettre en scène un opéra, écrire la musique d’un ballet. Tant de choses me font envie…

 

LÀ, TOUT DE SUITE, QU’EST-CE QUI VOUS FERAIT LE PLUS PLAISIR ?

 

Étudier sérieusement la cuisine, commencer tout en bas en épluchant les légumes, puis apprendre des choses de plus en plus sophistiquées, étudier les cuissons, etc. Propos recueillis par Isabelle Lesniak Photographe: Stéphane Lavoué En tournée à partir de mars 2024.

 

:uk: Google translator

  Reveal hidden contents

 

THE  PLEASURE  MENUS  OF...


MIKA

The British-Lebanese-American artist releases a first album 100% in French, “Que ta tête fleurisse aussi”.

He is so greedy that his dinner obsesses him from the moment he wakes up.


In one title, you repeat “for your health, move”. Do you apply it to yourself?


Thoroughly! I run almost 50 km per week, I climb and mountain bike, I took up horse riding with show jumping around ten years ago and I am learning to sail. I will exercise as long as my knees work, it is the best meditation for me.


Are you a rugby fan?


I grew up in England, a country where the rugby culture is very strong. I was delighted that certain World Cup matches attracted audiences of more than 18 million viewers for the first time in France. You hosted the pre-show for the final. Stress or pleasure? Pleasure, exuberance, adrenaline, stress and panic also because of the rain but, in the end, I keep the memory of a beautiful and poetic moment after seven months of intense work. It was a magnificent meeting with the children from the choir scrum.


Did you enjoy creating the costumes for this mini-show?


I have a creative workshop in Puglia which employs seven people to manufacture clothes, decorations and objects serving my purpose. For this show, we laser cut 1,500 pieces of mirror for my costume. Each child had their own tailor-made outfit. I presented a television show in Italy, Stasera Casa Mika, which was also a little miracle of joy and subversion, with its sets created by Dutch artists exhibited at the MET and its costumes created by Valentino. We had some crazy moments, Monica Bellucci coming out of a fridge, Sting coming out of a giant heart, Kylie Minogue coming out of a doll's house. Life would be less interesting without these moments...


Do you have a reputation for being greedy?


As soon as I wake up, I think about my dinner. I keep a notebook with the good places where I have eaten around the world. After a concert, I can drive two hours to return to one of these places: a small restaurant in Naples with its plastic chairs, an address in the streets of Bari where we eat on wooden stools, a very 60s house in the hills of Piedmont run by a mother and her son. As I get to know them, they often invite me to eat alone in their kitchen, a real joy.


You cook ?


My office is the kitchen! I prepare astronomical quantities of food. I think I have the largest collection of Tupperware in the world to store it all! A real Lebanese grandmother out of control…


What haven't you tried yet?


Sign a film soundtrack, for example for a manga, direct an opera, write music for a ballet. So many things make me want...


THERE, RIGHT AWAY, WHAT WOULD MAKE YOU MOST PLEASED?


Study cooking seriously, start at the bottom by peeling vegetables, then learn more and more sophisticated things, study cooking, etc. Comments collected by Isabelle Lesniak Photographer: Stéphane Lavoué On tour from March 2024.

 

 

 

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Les Echos Week-end

https://www.lesechos.fr/weekend/spectacles-musique/la-pop-fleurie-de-mika-2038664

Publié le 1 déc. 2023 à 14:56

 
Critique
La pop fleurie de Mika
 

Le chanteur signe un nouvel album entièrement en français, joliment intitulé « Que ta tête fleurisse toujours ». Dans la langue de Molière, il se libère, se confie, s'amuse et transcende les temps mauvais. Un beau geste festif de l'artiste voyageur.

 

Le nouvel album de Mika, « Que ta tête fleurisse toujours », est entièrement chanté en français, ce qui explique que les textes soient bien plus personnels que d'habitude. Mika évoque par exemple sa maman disparue en février 2021, dans « C'est la vie » et son compagnon qui semble-t-il déteste la ville, « Moi, Andy et Paris ». Il n'oublie pas non plus d'avouer son admiration pour la plus anglaise des éternelles fiancées de la France, Jane Birkin. Son nom est devenu titre de chanson, une plage dans laquelle on retrouve l'actrice Valérie Lemercier dans les choeurs.

 

« Ecrire en français m'a permis d'ouvrir la porte un peu plus que d'habitude. J'ai moins de pudeur en français qu'en anglais, je me sens comme protégé. Je n'ai aucune explication à cela, et je trouve même ça un peu fou. C'est sans doute l'avantage d'avoir plusieurs cultures en soi, je n'aurais jamais été aussi impudique en anglais… » Il est vrai que « Sweetie Banana », tout comme « Lollipop » du premier album rappelle beaucoup la thématique du mythique « Annie aime les sucettes » de France Gall.

 

Enfance difficile

Mika a toujours voulu être chanteur. Il vit donc une sorte de rêve éveillé. Son enfance n'a pas été simple, né au Liban sa famille vient habiter en France avant de partir pour l'Angleterre. Ces déménagements successifs provoqueront chez lui une sérieuse dyslexie, à moins que ce ne soit la situation de son père banquier piégé à l'ambassade américaine lorsque la guerre d'Irak éclate plusieurs mois durant… Tout cela l'éloigne des bancs de l'école, mais grâce à sa mère, il retrouve la force de réintégrer une scolarité normale.

« Ma mère a été très présente, depuis le début, elle m'a par exemple toujours conseillé pour choisir mes costumes de scène, elle me manque beaucoup. Dans « C'est la vie » j'évoque le Liban de sa jeunesse, elle était à moitié libanaise, à moitié syrienne. Dans la mythologie familiale c'est notre pays de coeur, puisque c'est là que mes parents se sont rencontrés. Les paroles sont volontairement positives. »

 

Vie positive

« Bougez » est une diatribe anti junk-food, l'idée est né d'un bout de texte amené par Valérie Lemercier lorsqu'elle est venue poser sa voix sur « Jane Birkin ». Dans un premier temps, Mika met sa proposition de côté, puis y revient, un soir qu'il est au Folies Bergère. Il a comme un flash, s'imaginant se retrouver sur la piste de danse du Palace, ce qui explique le rythme très cadencé du morceau. Se déhancher jusqu'au bout de la nuit pour éliminer les calories de la malbouffe, c'est l'une de ses solutions pour que la vie soit toujours positive.

« J'ai envie d'ouvrir l'a tournée à venir avec ce titre. C'est de la récréation, avec les orgues d'église et moi en maître de cérémonie. Décidément, Je me suis vraiment libéré sur cet album », confie-t-il. « Dans « Passager » je parle de moi et dans « Je sais que je t'aime » encore plus. Il y a de la joie et de la positivité, comme si j'avais besoin moi-même de renouer avec une certaine naïveté, celle de l'enfance.

 

Mika ne vit pas dans une bulle. C'est un enfant du monde. « Bien sur les news sont horribles, l'attaque du Hamas du 7 octobre est épouvantable, mais je veux me concentrer sur autre chose. Ma musique est un comme un médicament qui doit d'abord agir sur moi, et ensuite, je l'espère, sur le public. Je veux provoquer de l'empathie. C'est mon caractère, toujours métaboliser les mauvaises nouvelles, les surmonter pour aboutir à quelque chose de bon. » Opération réussie, car son nouveau disque est aussi festif que fleuri.

 

:uk:Google translator

Spoiler

 

Mika's flowery pop

The singer has released a new album entirely in French, nicely titled “Que ta tête fleurisse toujours”. In the language of Molière, he frees himself, confides, has fun and transcends bad times. A beautiful festive gesture from the traveling artist.


Mika's new album, “Que ta tête fleurisse aussi”, is sung entirely in French, which explains why the lyrics are much more personal than usual. Mika evokes, for example, her mother who died in February 2021, in “C’est la vie” and her companion who apparently hates the city, “Me, Andy and Paris”. He also does not forget to admit his admiration for the most English of France's eternal fiancées, Jane Birkin. His name became the title of a song, a track in which we find the actress Valérie Lemercier in the backing vocals.


“Writing in French allowed me to open the door a little more than usual. I have less modesty in French than in English, I feel protected. I have no explanation for this, and I even find it a bit crazy. This is undoubtedly the advantage of having several cultures in oneself, I would never have been so immodest in English..." It is true that "Sweetie Banana", just like "Lollipop" from the first album, is very reminiscent of the theme of the legendary “Annie loves lollipops” by France Gall.


Difficult childhood

Mika always wanted to be a singer. So he is living a sort of waking dream. His childhood was not easy, born in Lebanon his family came to live in France before leaving for England. These successive moves will provoke serious dyslexia in him, unless it is the situation of his banker father trapped in the American embassy when the Iraq war breaks out for several months... All this keeps him away from school. , but thanks to his mother, he finds the strength to return to normal schooling.

“My mother has been very present from the beginning, for example, she always advised me on choosing my stage costumes, I miss her a lot. In “C’est la vie” I talk about the Lebanon of her youth, she was half Lebanese, half Syrian. In family mythology it is our country of heart, since it is there that my parents met. The lyrics are deliberately positive. »


Positive life

“Bougez” is an anti-junk-food diatribe, the idea was born from a piece of text brought by Valérie Lemercier when she came to put her voice on “Jane Birkin”. At first, Mika puts his proposal aside, then returns to it one evening when he is at the Folies Bergère. He had a flash, imagining himself on the dance floor at the Palace, which explains the very rhythmic rhythm of the piece. Moving around until the end of the night to eliminate calories from junk food is one of the solutions to ensure that life is always positive.

“I want to open the upcoming tour with this title. It's recreation, with the church organ and me as master of ceremonies. Definitely, I really freed myself on this album,” he confides. “In “Passenger” I talk about myself and in “I know that I love you” even more. There is joy and positivity, as if I myself needed to reconnect with a certain naivety, that of childhood.


Mika doesn't live in a bubble. He is a child of the world. “Of course the news is horrible, the Hamas attack on October 7 is terrible, but I want to focus on something else. My music is like a medicine that must first act on me, and then, I hope, on the public. I want to provoke empathy. It's my character, always metabolizing bad news, overcoming it to achieve something good. » A successful operation, because his new record is as festive as it is flowery.

 

 

« Que ta tête fleurisse toujours », Mika, 1 album Universal

 

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20 minutes France

https://www.20minutes.fr/arts-stars/culture/musique/4064739-20231201-exprime-francais-fais-semblant-etre-francais-souligne-mika

Publié le 01/12/23 à 07h07

 

« Je m’exprime en français mais ne fais pas semblant d’être Français », souligne Mika

 

INTERVIEW La star de 40 ans, qui sort ce vendredi un nouvel album studio, « Que ta tête fleurisse toujours », évoque pour « 20 Minutes » son rapport à la France et à sa langue qu’il entend assumer davantage

 

  • Mika sort ce vendredi un nouvel album studio, intégralement en français, Que ta tête fleurisse toujours.
  • « J’avais envie de quelque chose de nouveau, de me forcer à sortir de ma zone de confort, sans savoir ce qui allait se passer ou ce que j’allais produire, explique l’artiste à 20 Minutes. J’ai pu parler pour la première fois de ma relation au français et à la France, qui existe mais que je n’ai jamais soulignée. Je ne l’ai jamais reconnue auprès de mon public international. »
  • Mika a eu 40 ans le 18 août. « Je me suis rendu compte que j’avais fait tant de chose dans les années qui ont précédé mes 40 ans que je pouvais rentrer dans cet âge avec cette énergie, que le terrain était fertile, assure-t-il. Je pense que, de 40 à 50 ans, on peut faire de putain de belles choses. »

 

En une demi-heure d’interview avec Mika, les mots « improbables » et « éclectiques » sont revenus régulièrement dans sa bouche. En France, on le connaît comme auteur, compositeur, interprète, coach de « The Voice » ou présentateur de l’Eurovision 2021 à Turin. L’artiste est multifacettes. Né au Liban il y a quarante ans, il dispose des nationalités américaine et britannique, a vécu des années à Paris et Londres, a tracé une partie de sa route en Italie et connaît le succès jusqu’en Asie… Il est sans doute la star la plus cosmopolite en exercice, une de celle pour qui l’expression « citoyen du monde » semble avoir été inventée. « Je ne vois jamais la musique avec des frontières », ajoute-t-il, lorsque 20 Minutes le rencontre, un mardi soir de novembre, pour parler de son nouvel album, Que ta tête fleurisse toujours, qui sort ce vendredi. L’opus est intégralement en français. Une première pour Mika.

 

« Que ta tête fleurisse toujours » est votre premier album en français en seize ans de carrière. Pourquoi maintenant ?

 

J’avais envie de quelque chose de nouveau, de me forcer à sortir de ma zone de confort, sans savoir ce qui allait se passer ou ce que j’allais produire. Je ne savais pas si j’allais écrire un truc piano-voix extrêmement intimiste ou même si j’allais pouvoir écrire des textes tout seul. Cette peur de l’inconnu était fondamentalement importante. Ce qu’il s’est passé, c’est que j’ai pu parler pour la première fois de ma relation au français et à la France, qui existe mais que je n’ai jamais soulignée. Je ne l’ai jamais reconnue auprès de mon public international. J’avais 7 ans quand je suis parti de Paris [où il était arrivé six ans plus tôt] avec ma famille et j’ai décidé de faire cet album il y a deux ans. Il m’a fallu tout ce temps pour y parvenir.

 

Souhaitez-vous conquérir le public international, imposer ces chansons en français ?

 

Je ne pense jamais à conquérir, ni à imposer.

 

J’ai mal choisi mes mots… Espérez-vous que cet album fera son chemin à l’international ou visez-vous spécifiquement le marché français, francophone ?

 

Je pense que c’est fascinant, pour les gens qui me suivent, peu importe le pays où ils se trouvent. La tournée, qui mélangera les chansons en anglais et en français, n’était pas supposée sortir de France. Or, tous les shows à l’international sont sold out [complets] ou presque. A Berlin, on vient de changer de lieu pour une Arena, on n’attendait pas ça du tout. Ça montre que l’éclectisme est une marque de fabrique avec laquelle les gens me reconnaissent. J’assume mon parcours improbable. J’ai décidé il y a très longtemps de suivre un chemin plutôt poétique que stratégique. Ce disque en est la preuve. Je ne vois jamais la musique avec des frontières. Peut-être parce que j’ai grandi avec la musique classique où il n’est pas rare qu’elle soit en d’autres langues. J’ai l’impression que cet album intrigue beaucoup plus le Japon, la Chine, la Corée du Sud et les Anglo-Saxons que les Italiens. Il y a peut-être un truc entre l’Italie et la France que je ne comprends pas mais ils me semblent moins intéressés là-bas par un répertoire francophone…

 

Vous parlez d’assumer votre lien à la France et à la langue française. Comment le définiriez-vous ?

 

C’est très personnel. J’adore l’idée que l’album puisse être davantage lié à la francophonie qu’à la France. J’ai toujours dit que j’allais m’exprimer en français mais ne pas faire semblant d’être Français. Comme c’est une partie de ma vie, de moi, je trouvais intéressant de l’expliquer musicalement, pas juste en parlant. Il y a des choses qu’on peut dire en musique en français et qu’on ne peut pas dire juste en parlant en français. Même si les mots que j’emploie sont assez simples, dans les paroles, les messages sont intimes et plus profonds. Cette candeur dans les paroles, on la retrouve dans le lâcher prise des mélodies qui sont très directes, très pop à l’anglo-saxonne dans l’ADN. C’est drôle, il m’aura fallu un album en français pour assumer et retrouver, d’une manière presque adolescente, ce côté frontal dans ma composition musicale. Ça montre que c’était une bonne expérience. L’écriture a été un refuge. Ecrire de cette manière aurait peut-être été plus difficile en anglais.

 

Le titre de l’album, « Que ta tête fleurisse toujours », est très poétique. Il est extrait des paroles de « C’est la vie ». Pourquoi avez-vous choisi cet intitulé ?

 

C’est la vie est la dernière chanson que j’ai écrite. Et choisir ce titre extrait des paroles était une évidence. Il correspond à une provocation de ma mère. Elle était en vacances en Italie, très malade. Elle s’est retrouvée à l’hôpital à Rome, puis à celui de Milan. On a découvert qu’elle avait un cancer très agressif, un glioblastome a envahi son cerveau. Il fallait l’opérer immédiatement. Les docteurs ont décidé de l’envoyer à la Salpêtrière à Paris. Un des derniers messages qu’elle m’a envoyés, c’était cette phrase, en anglais : « que ta tête fleurisse toujours, joyeux anniversaire ». Elle était accompagnée d’un dessin de moi avec des fleurs qui sortaient de ma tête. Je n’ai jamais pensé que ça deviendrait une chanson. Quelques années, plus tard, en écrivant, j’ai compris que c’était une provocation qu’elle m’adressait. Elle me provoquait pour être sûre que je me souviendrai de cette idée de la créativité qui sort de la tête, que j’allais rester fidèle au défi que je m’étais lancé plus jeune et qu’on a développé ensemble. Il était évident que cette phrase, qui est le centre émotionnel, intime, de cet album, puisse être son titre.

 

Il y a quelque chose de très surréaliste dans cette image. Aimez-vous le surréalisme ? Auriez-vous été à l’aise avec les dadas ?

 

Bien sûr ! Je ne sais pas si j’aurais été à l’aise, mais ça me nourrit. De même que des choses plus récentes, comme l’absurde. On a perdu le côté poétique de l’absurdisme. J’étais un grand pote de Dario Fo [décédé en 2016], j’allais le voir chaque jeudi pour le déjeuner. On avait même écrit une pièce de théâtre ensemble, qui n’est jamais sortie.

 

Pourrait-elle se jouer ?

 

Oui. Elle parle d’un vieux et d’un jeune qui se retrouvent à la fin du monde, la grande apocalypse, ensemble dans un lit. Ils essaient de dormir pendant que dehors, c’est le déluge. En fait, ils sont dans un department store et prennent refuge dans la partie meubles pour la maison… (rires) Le surréalisme, le dadaïsme, l’absurde m’inspirent. J’adore la contamination des disciplines, si on pouvait avoir davantage de cela, le monde serait bien plus coloré et surprenant.

 

La chanson « C’est la vie », premier extrait du disque est toute en contraste. Elle mêle une dimension funeste à une forme de légèreté, de joie…

 

C’est la clé pour comprendre d’où sort cet album, pourquoi il existe. Il y a cette idée que, même dans les moments les plus difficiles, il y a de la beauté. Il faut s’autoriser à le reconnaître et à en parler. Cette tristesse était présente dans mon dernier album et elle n’était que ça. On la retrouve dans cet album mais métabolisée, transformée et c’est extrêmement joyeux. Ce qui était triste dans le précédent devient joyeux et dansant dans le nouveau.

 

« C’est quoi ces rides sur mon visage ? Pourquoi elles viennent cafter mon âge ? », chantez-vous. Vous avez eu 40 ans cet été. Cela a-t-il été un cap compliqué à franchir ?

 

Dire non serait stupide. Mais je me suis rendu compte que j’avais fait tant de chose dans les années qui ont précédé mes 40 ans que je pouvais rentrer dans cet âge avec cette énergie, que le terrain était fertile. Sur scène, j’étais chaud, bouillant, créatif. J’ai fait plein de festivals pendant deux ans pour établir ce truc, pour dire, pendant dix ans, de 40 ans à 50 ans, je vais y aller. J’ai mon propre langage sur la scène, lié à ma philosophie de vie. C’est donc important mais pas parce que je pense que c’est vieux, plutôt parce que je pense que, de 40 à 50 ans, on peut faire de putain de belles choses !

:uk: Google translator
Spoiler

 

“I express myself in French but don’t pretend to be French,” emphasizes Mika


INTERVIEW The 40-year-old star, who is releasing a new studio album this Friday, “That your head always blooms”, talks to “20 Minutes” about his relationship with France and its language, which he intends to take on more

 

  •      Mika is releasing a new studio album this Friday, entirely in French, Que ta tête toujours fleurise.
  •      “I wanted something new, to force myself out of my comfort zone, without knowing what was going to happen or what I was going to produce,” explains the artist to 20 Minutes. I was able to talk for the first time about my relationship to French and to France, which exists but which I have never emphasized. I never recognized her to my international audience. »
  •      Mika turned 40 on August 18. “I realized that I had done so much in the years before my 40th birthday that I could enter this age with this energy, that the ground was fertile,” he assures. I think that, from 40 to 50 years old, you can do ####ing beautiful things. »


In a half-hour interview with Mika, the words “improbable” and “eclectic” came up regularly in his mouth. In France, we know him as an author, composer, performer, coach of “The Voice” or presenter of Eurovision 2021 in Turin. The artist is multifaceted. Born in Lebanon forty years ago, he has American and British nationality, lived for years in Paris and London, traced part of his path in Italy and is successful as far as Asia... He is undoubtedly the star the most cosmopolitan in office, one for whom the expression “citizen of the world” seems to have been invented. “I never see music with borders,” he adds, when 20 Minutes meets him, on a Tuesday evening in November, to talk about his new album, That your head always blooms, which comes out this Friday. The opus is entirely in French. A first for Mika.


“May your head always blooms” is your first album in French in a sixteen-year career. Why now ?


I wanted something new, to force myself out of my comfort zone, without knowing what was going to happen or what I was going to produce. I didn't know if I was going to write an extremely intimate piano-voice thing or even if I was going to be able to write texts on my own. This fear of the unknown was fundamentally important. What happened was that I was able to talk for the first time about my relationship to French and to France, which exists but which I have never emphasized. I never recognized her to my international audience. I was 7 years old when I left Paris [where he had arrived six years earlier] with my family and I decided to make this album two years ago. It took me this long to get there.


Do you want to conquer the international public, impose these songs in French?


I never think of conquering or imposing.

 

I chose my words poorly... Do you hope that this album will make its way internationally or are you specifically targeting the French, French-speaking market?


I think it's fascinating, for the people who follow me, no matter what country they are in. The tour, which will mix songs in English and French, was not supposed to leave France. However, all international shows are sold out [complete] or almost. In Berlin, we have just changed location to an Arena, we didn't expect that at all. It shows that eclecticism is a trademark with which people recognize me. I accept my improbable journey. I decided a long time ago to follow a path that was more poetic than strategic. This record is proof of that. I never see music with boundaries. Maybe because I grew up with classical music where it is not uncommon for it to be in other languages. I have the impression that this album intrigues Japan, China, South Korea and the Anglo-Saxons much more than the Italians. There may be something between Italy and France that I don't understand, but they seem less interested there in a French-speaking repertoire...


You talk about assuming your link to France and the French language. How would you define it?


It's very personal. I love the idea that the album could be more linked to the French-speaking world than to France. I always said that I was going to express myself in French but not pretend to be French. As it is a part of my life, of me, I found it interesting to explain it musically, not just by speaking. There are things you can say in music in French that you can't say just by speaking in French. Even though the words I use are quite simple, in the lyrics the messages are intimate and deeper. This candor in the lyrics is found in the letting go of the melodies which are very direct, very Anglo-Saxon pop in the DNA. It’s funny, it took me an album in French to accept and rediscover, in an almost adolescent way, this frontal side in my musical composition. That shows it was a good experience. Writing was a refuge. Writing this way might have been more difficult in English.


The title of the album, “May your head always bloom”, is very poetic. It is taken from the lyrics of “C’est la vie”. Why did you choose this title?


C’est la vie is the last song I wrote. And choosing this title taken from the lyrics was obvious. It corresponds to a provocation from my mother. She was on vacation in Italy, very ill. She ended up in hospital in Rome, then in Milan. It was discovered that she had a very aggressive cancer, a glioblastoma had invaded her brain. He had to operate immediately. The doctors decided to send him to Salpêtrière in Paris. One of the last messages she sent me was this sentence, in English: “may your head always bloom, happy birthday”. It was accompanied by a drawing of me with flowers coming out of my head. I never thought it would become a song. A few years later, while writing, I understood that it was a provocation that she was addressing to me. She challenged me to be sure that I would remember this idea of creativity that comes out of my head, that I would remain faithful to the challenge that I had launched when I was younger and that we developed together. It was obvious that this sentence, which is the emotional, intimate center of this album, could be its title.


There is something very surreal about this image. Do you like surrealism? Would you have been comfortable with the hobbyists?


Of course ! I don't know if I would have been comfortable, but it nourishes me. As well as more recent things, like the absurd. We have lost the poetic side of absurdism. I was a great friend of Dario Fo [deceased in 2016], I went to see him every Thursday for lunch. We even wrote a play together, which was never released.


Could it be played?


Yes. It talks about an old man and a young man who find themselves at the end of the world, the great apocalypse, together in bed. They are trying to sleep while outside there is a deluge. In fact, they are in a department store and take refuge in the home furniture section… (laughs) Surrealism, Dadaism, the absurd inspire me. I love the contamination of disciplines, if we could have more of that, the world would be much more colorful and surprising.

 

The song “C’est la vie”, the first extract from the record, is full of contrasts. It mixes a disastrous dimension with a form of lightness, joy…


This is the key to understanding where this album came from, why it exists. There is this idea that, even in the most difficult times, there is beauty. You have to allow yourself to recognize it and talk about it. This sadness was present in my last album and it was just that. We find it in this album but metabolized, transformed and it’s extremely joyful. What was sad in the previous one becomes joyful and dancing in the new one.


“What are these wrinkles on my face? Why do they come to find out my age? ", do you sing. You turned 40 this summer. Was it a complicated step to overcome?


To say no would be stupid. But I realized that I had done so much in the years before my 40th birthday that I could enter this age with this energy, that the ground was fertile. On stage, I was hot, hot, creative. I did lots of festivals for two years to establish this thing, to say, for ten years, from 40 years old to 50 years old, I'm going to go there. I have my own language on stage, linked to my philosophy of life. So it’s important but not because I think it’s old, more because I think that, from 40 to 50 years old, you can do ####ing beautiful things!

 

 

 

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Edited by Kumazzz
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Vanity Fair France ( digital edition )

https://www.vanityfair.fr/article/mika-interview-engage-poetique

1 décembre 2023

 

Mika, engagé poétique

 

Mika sort ce 1er décembre « Que ta tête fleurisse toujours », un premier album tout en français : l’occasion, autour de douze titres pop et intimistes, d’évoquer les identités multiples, la poésie de Jane Birkin et la construction d’une formidable et étonnante maison mentale.
 

Mika n’est jamais là où vous pensez le trouver. En cette fin d’automne, nous l’avons retrouvé à Paris à l’occasion de la sortie de « Que ta tête fleurisse toujours », un sixième album entièrement écrit et chanté… en français. Le caméléon multi-talents, capable d’animer une émission de télévision grand public comme de subjuguer la Philharmonie de Paris avec une version symphonique de ses plus grands succès, est une star non seulement dans l’Hexagone, mais aussi en Italie, en Amérique et au Royaume-Uni. À la veille de la sortie de cet opus aussi pop que sensible, c’est du côté de la place de la Concorde, miraculeusement baignée de soleil, que l’on retrouve un jeune homme de 40 ans en costume de velours clair, grand sensible à l’œil espiègle, capable aussi bien d’évoquer le maelström lumineux et revendiqué de ses identités plurielles que la disparition des êtres chers, les injonctions contradictoires de la société de consommation et la construction, tout en intimité, de ce qu’il appelle une maison « à soi ». Au tempo dansant d’une Calypso apocalyptique, récit d’une rencontre automnale, à l’heure où le chanteur finalise sa tournée européenne du mois de mars 2024.

 

À l'heure où sort cet album entièrement en français, on se demande quel Mika nous rencontrons ici : le Mika français, l’amoureux de l’Italie, le Mika américain, le Mika libanais…? Vous chantez d’ailleurs toutes ces identités dans la chanson « Passager »…


Vous savez, ici, je suis français, aux États-Unis, je suis anglais, et en Angleterre, on me dit américain… Dans la presse britannique, on a longtemps écrit que j’étais trop « expressif » pour les Anglais. Le Telegraph disait que j’était trop « latin ». Et je ne parle pas des commentaires homophobes qui ont continué… Aujourd’hui, heureusement, ça a changé. À un moment, je me suis dit que ces commentaires étaient peut-être des compliments méchamment écrits. Et n’oubliez pas mon côté italien : il n'y a qu’en Italie qu’existe cette façon de se réunir, de se retrouver entre gens différents et de passer des moments formidables, même si l’on s’engueule. Mais l’Italie est arrivée plus tard : longtemps, j’ai pu chanter du Scarlatti tout en étant incapable de commander un café.

 

Ce mélange d’identités , d’histoires, d’origines en dit beaucoup sur vous mais aussi sur l’époque…


J’ai toujours connu ça : cette incapacité à être placé, à être situé quelque part, précisément. Ça vient beaucoup de ma famille. Ma mère était d’origine libano-syrienne, tout en étant née à New York. Son père venait de Damas, il avait 60 ans, et sa mère, qui parlait à peine anglais, était beaucoup plus jeune. Quant à mon père, c’est un Américain, mais né à Jérusalem, qui a vécu au Caire, et pour qui le Moyen-Orient aura été un des grands amours de sa vie. Mon père et ma mère se sont croisés à un cocktail. Ils se sont retrouvés plus tard, dans un café, mon père a déclaré sa flamme… et il se sont mariés.

 

Il y a quelque chose de terriblement romanesque dans toutes ces histoires.


Disons que ce sont plein de facettes différentes, et que certaines rencontres, certaines situations sont le résultat d’un instant, d’une étincelle, d’un KO… Ça peut être poétique, et dangereux aussi. Mais aujourd’hui, si les gens se demandent ce que je suis et ce que je représente, je trouve ça fabuleux.

 

Parce que tout relève du mystère?


Je suis habité par cette idée que l’on naît d'abord d’une transmission de cultures, même avant de les vivre véritablement. Ça vous marque irrémédiablement. C’est quelque chose que l’on retrouve dans des livres d’immigrés, des livres de deuxième génération, dans Tout est illuminé de Jonathan Safran Foer : la transmission du déracinement. Moi, la musique m’a permis de réunir et de transformer ces choses un peu différentes et de me construire une maison. Une maison comme une idée : mentale. On ne peut pas me l’enlever, les huissiers ne viendront pas frapper à la porte de cette maison mentale.

 

«Ce n’était pas les murs l’important, mais la culture dans les murs, même quand ils ne vous appartiennent pas, et la chaleur humaine que vous y créez.»

Mika
 

Qu’est ce que vous appelez votre maison mentale?


On a vécu beaucoup de choix radicaux dans ma famille. Quand j’en étais à mon troisième album, j’avais une carrière en France, aux États-Unis, je voyageais toujours en Asie, en Italie. Je vivais à Londres, et j’étais tellement obsédé par cette idée d’une maison à moi que je m’étais installé dans un studio, en dessous de chez ma mère, pour mettre de l’argent de côté et acheter quelque chose. C'est ce que j’ai fait. Voilà : pour la première fois, j’avais ma maison. Mais le problème, c’est que je ne suis pas ma mère, je ne suis pas mon père. Il n’y avait pas la vieille dame libanaise toujours installée sur la troisième marche de l’entrée, qui a fini par vivre chez nous jusqu’à sa mort à 98 ans. Ni Brinker, la première personne que nous ayons rencontrée dans le hall, et qui dormait chez nous alors qu’il faisait ses études et ratait ses examens, et qui me disait, quand je m’énervais avec mes sœurs : « Relax, take it easy… » J'ai réalisé que j’avais acheté des murs parce que ça me rassurait. Mais je me suis rendu compte que ce n’était pas les murs l’important, mais la culture dans les murs, même quand ils ne vous appartiennent pas, et la chaleur humaine que vous y créez.

 

Qu’est ce-que cela a changé en vous?


Je me suis dit : il faut se mettre en marche et créer à mon tour une troupe, comme celle que mes parents ont créée. Je me suis dit : j’y vais. J’ai arrêté de faire semblant, de penser que les voyages n’étaient que les tournées. J’ai amélioré ma connaissance des langues, j’ai rencontré des artistes, des auteurs… À Milan, au moment où mon italien me le permettait, je me suis retrouvé avec un standing lunch engagement chaque jeudi, pendant deux ans, avec l’écrivain Dario Fo, que j’avais étudié à l’école… J’ai fait la même chose partout, j’ai voyagé, et cette troupe a commencé à se former. Même à la télé : j’apporte mon propre monde, mes tenues sur mesure. Les perles de Valentino, les chaussures à message de chez Christian Louboutin, ça a été une façon de construire ma maison, mais sans les murs de mon enfance.

 

Vous êtes devenu « adulte »?


Oui, en tout cas selon ma mère qui s’en est rendu compte. Elle m’a dit : « Ne fais pas ton trou du c…, si tu penses que tu peux prendre tout ce que je t’ai apporté et me laisser moisir à la maison, va te faire f… Je viens. » Et elle est venue. Tout le monde connaissait ma mère, et même simplement l’idée de ma mère, qui n’était plus cette femme qui me conduisait en Toyota de mes 8 à 15 ans pour aller chanter. Et puis l’urgence et la joie du chaos étaient revenues dans ma vie depuis le premier album, avec ces différentes cultures qui ont pris chacune leur place sans avoir à s’excuser. Bien sûr, il y a une partie de moi qui est française, une italienne, une américaine, une libanaise… est-ce que tout doit se mélanger pour autant ? Non, pas nécessairement.

 

C’est un album entièrement en français : qu’est-ce que cela signifie pour vous aujourd’hui?


C’est le bon moment. Une manière ouverte et candide, si vous le voulez, de dire que le français a sa part dans mon identité concrète pour le reste de ma vie, et que j’en suis fier. Même si je sais que c’était un risque. Ma palette d’écriture est plus limitée, je parle le français beaucoup mieux que je l’écris. Mais bizarrement, dans cette palette réduite, je suis allé plus vite à l’essentiel. Ça a renforcé une qualité pop anglo-saxonne : des mots simples pour exprimer des situations complexes et très larges.

 

Vous rendez hommage à Jane Birkin, qui a été aussi un extraordinaire cocktail d’identités…


C’est amusant, la manière dont les Anglais ont en quelque sorte réclamé Jane Birkin. Après tout, c’est la chose la plus chic au monde que de s’approprier Jane Birkin. Pour moi, les gens peuvent disparaître, l’idée reste. Jane Birkin, c’est l’érosion des frontières entre deux cultures, pas seulement française et anglaise, mais aussi le haut et le bas, la pudeur et le côté dévêtu, l’intellectuel et le populaire. Je trouve que c’est l’exemple parfait de la responsabilité idéale de chaque artiste : s’engager poétiquement, à 100 %. Pour moi, c’est une envie qui se développe toujours plus et surtout, une ambition.

 

Qu’y a-t-il de britannique dans cet album?


Une attention très anglaise aux détails. Je l’ai pensé comme un soleil, je voulais de la chaleur même dans des moments qui évoquent la mort, par exemple dans C’est la vie. Cet album, c’est une bulle, on peut y rentrer, l’écouter seul : c’est une succession de petites histoires reliées entre elles par la musique. Il y a cette idée de la connexion, de l’accessibilité, de la profondeur.

 

Comment l’avez-vous conçu?


Je voulais l’écrire d’une manière très précise. Et pour cela, je me suis entouré de deux personnes : Doriand, qui a beaucoup d’expérience (il a écrit pour Lio, Polnareff, Bashung… ndlr) et Carla De Coignac, qui a 22 ans, qui est bluffante, à la fois touchante et tough. C’est un énorme contraste entre les deux, et je voulais ce clash. Il y a aussi d’autres compositeurs, Renaud Rebillaud, qui m’exprimait vraiment une envie de faire de la pop à ADN anglo-saxon, Valentin Marceau… C’est un petit comité. On a enregistré une grande partie en Toscane. Et je peux vous dire qu’une partie de l’équipe italienne chante désormais en français depuis un an.

 

«Tant que l’on s’enlace on existe / On se rend immortel devant l’apocalypse»

Mika, Apocalypse Calypso
 

À l’heure du streaming, que représente la réalisation d’un album entier?


C’est la chose qui me torture le plus. L’idée de tout livrer, de le finir, de tout soigner, c’est dur, et je crois que je suis probablement dur avec les autres. Mais tout est super important : chapitrer mon travail et ne pas être trop guidé par un vent numérique. Le vent numérique, il vous déstabilise et vous emmène loin de l’idée sur laquelle vous devez vous concentrer, votre vision artistique. Quand je parle de vent, je pense aux streams : une chanson par ci, par là. Qui peuvent réserver des bonnes surprises : mes plus gros chiffres sont arrivés d’une manière inattendue, de Big Girl aux États-Unis à Popular Song au Royaume-Uni – une chanson que la maison de disques ne voulait pas sortir. Donc l’album est important pour me concentrer et pour me lancer des défis. Je ne suis pas écrivain comme ceux qui écrivent des livres – et je trouve ça impossible qu’un jour on puisse ne plus écrire de livres…

 

Vous aimez les objets, et l’album est aussi un objet physique…


Il sort en vinyle et en CD avec une utilisation minimale du plastique. Si l’objet est beau, s’il dure, ça vaut le coup.

 

Y a-t-il des chanteurs français qui vous ont marqué?


Je suis obsédé par Françoise Hardy. Elle le sait. Et qu’elle le sache, gentiment, c’est l’une des plus belles choses de ma vie. Mais il y a aussi Barbara, Georges Moustaki, Colette Magny que peu de gens connaissent. Et Trenet, et Brassens avec ses gorilles et ses bancs publics qui m’évoquaient Tintin. Il y a chez eux une certaine irrévérence, une manière de s’engager qui a marqué ma manière de voir la chanson française – et on retrouve ça, aussi, chez Orelsan. Ce qui est plus dur, aujourd’hui, c'est que les communautés d’artistes se sont un peu dissipées, c'est souvent chacun son clan : j’aimerais qu’on soit plus réunis.

 

Si vous fêtez la sortie de l’album…


C’est moi qui cuisine, qui choisis les fleurs, et de très bons vins. Tout sera basé sur la couleur, les mélanges : un plat italien avec des épices, des teintes, des acidités du Liban dessus. Des plats traditionnels français auxquels on rajoute des herbes, des couleurs… Dans la cuisine que j’aime, il y a toujours de la couleur, du parfum, et quelque chose qui croque. Et bien sûr du très bon vin, français ou du nord de l'Italie.

 

:uk: Google translator

Spoiler

 

Mika, poetic commitment
This December 1st, Mika is releasing “Que ta tête fleurisse toujours”, a first album all in French: the opportunity, around twelve pop and intimate tracks, to evoke multiple identities, the poetry of Jane Birkin and the construction of a wonderful and amazing mental house.

 

Mika is never where you think you'll find him. At the end of autumn, we found him in Paris for the release of “Que ta tête fleurisse aussi”, a sixth album entirely written and sung… in French. The multi-talented chameleon, capable of hosting a mainstream television show or captivating the Philharmonie de Paris with a symphonic version of his greatest hits, is a star not only in France, but also in Italy and America. and in the United Kingdom. On the eve of the release of this opus, as pop as it is sensitive, it is near the Place de la Concorde, miraculously bathed in sunlight, that we find a young man of 40 in a light velvet suit, very sensitive with a mischievous eye, capable of evoking the luminous and claimed maelstrom of his plural identities as well as the disappearance of loved ones, the contradictory injunctions of the consumer society and the construction, all in intimacy, of what he calls a house “of one’s own”. At the dancing tempo of an apocalyptic Calypso, the story of an autumnal encounter, at a time when the singer is finalizing his European tour for March 2024.


At a time when this album is released entirely in French, we wonder which Mika we meet here: the French Mika, the lover of Italy, the American Mika, the Lebanese Mika...? You also sing all these identities in the song “Passenger”…


You know, here, I'm French, in the United States, I'm English, and in England, they call me American... In the British press, people have long written that I was too "expressive" for the English. The Telegraph said I was too “Latin”. And I'm not talking about the homophobic comments that continued... Today, fortunately, that has changed. At one point, I thought that perhaps these comments were meanly worded compliments. And don't forget my Italian side: only in Italy does this way of getting together, of meeting up with different people and having wonderful times, even if we argue with each other, exist. But Italy arrived later: for a long time, I was able to sing Scarlatti while being unable to order a coffee.


This mix of identities, stories, origins says a lot about you but also about the times...


I have always known this: this inability to be placed, to be located somewhere, precisely. A lot of it comes from my family. My mother was of Lebanese-Syrian origin, although she was born in New York. Her father was from Damascus, he was 60 years old, and her mother, who barely spoke English, was much younger. As for my father, he is an American, but born in Jerusalem, who lived in Cairo, and for whom the Middle East was one of the great loves of his life. My father and mother met at a cocktail party. They met again later, in a café, my father declared his love… and they got married.

There is something terribly romantic in all these stories.


Let's say that there are many different facets, and that certain encounters, certain situations are the result of a moment, a spark, a knockout... It can be poetic, and dangerous too. But today, if people wonder what I am and what I represent, I find it fabulous.


Because everything is a mystery?


I am inhabited by this idea that we are first born from the transmission of cultures, even before truly experiencing them. It marks you irremediably. It’s something that we find in immigrant books, second generation books, in Everything is illuminated by Jonathan Safran Foer: the transmission of uprooting. For me, music allowed me to bring together and transform these slightly different things and build a house for myself. A house as an idea: mental. It can't be taken away from me, the bailiffs won't come knocking on the door of this mental house.

 

“It wasn’t the walls that mattered, but the culture in the walls, even when they don’t belong to you, and the human warmth you create there.”
Mika

 

What do you call your mental house?

 

We experienced a lot of radical choices in my family. When I was on my third album, I had a career in France, in the United States, I was still traveling in Asia, in Italy. I was living in London, and I was so obsessed with this idea of a house of my own that I moved into a studio below my mother's house to save some money and buy something. That's what I did. There you have it: for the first time, I had my house. But the problem is that I am not my mother, I am not my father. There was not the old Lebanese lady always installed on the third step of the entrance, who ended up living with us until her death at 98 years old. Nor Brinker, the first person we met in the hall, who slept at our house while he studied and failed his exams, and who said to me, when I got angry with my sisters: “Relax, take it easy…” I realized that I bought walls because it reassured me. But I realized that it's not the walls that are important, but the culture in the walls, even when they don't belong to you, and the human warmth that you create there.

 

What has this changed in you?


I said to myself: I have to get started and create a troupe, like the one my parents created. I said to myself: I'm going there. I stopped pretending, thinking that travel was just touring. I improved my knowledge of languages, I met artists, authors... In Milan, when my Italian allowed me, I found myself with a standing lunch engagement every Thursday, for two years, with the writer Dario Fo, whom I had studied at school… I did the same thing everywhere, I traveled, and this troupe began to form. Even on TV: I bring my own world, my tailor-made outfits. Valentino pearls, Christian Louboutin message shoes, it was a way of building my house, but without the walls of my childhood.


Have you become an “adult”?


Yes, at least according to my mother who noticed it. She said to me, “Don’t be an asshole, if you think you can take everything I brought you and leave me to rot at home, #### off… I’m coming.” »And she came. Everyone knew my mother, and even just the idea of my mother, who was no longer the woman who drove me in a Toyota from the age of 8 to 15 to go and sing. And then the urgency and joy of chaos had returned to my life since the first album, with these different cultures which each took their place without having to apologize. Of course, there is a part of me that is French, an Italian, an American, a Lebanese… does it all have to mix? No, not necessarily.


It’s an album entirely in French: what does that mean for you today?


It is the right time. An open and candid way, if you like, of saying that French has its part in my concrete identity for the rest of my life, and that I am proud of it. Even though I know it was a risk. My writing palette is more limited, I speak French much better than I write it. But strangely, in this reduced palette, I got to the essentials more quickly. It reinforced an Anglo-Saxon pop quality: simple words to express complex and very broad situations.


You pay tribute to Jane Birkin, who was also an extraordinary cocktail of identities…


It’s funny how the English sort of asked for Jane Birkin. After all, it’s the chicest thing in the world to own Jane Birkin. For me, people can disappear, the idea remains. Jane Birkin is the erosion of the boundaries between two cultures, not only French and English, but also the high and the low, the modesty and the undressed side, the intellectual and the popular. I find this to be the perfect example of the ideal responsibility of each artist: to commit poetically, 100%. For me, it’s a desire that continues to grow and, above all, an ambition.


What's British about this album?


Very English attention to detail. I thought of it as a sun, I wanted warmth even in moments that evoke death, for example in C’est la vie. This album is a bubble, you can go inside, listen to it alone: it’s a succession of little stories linked together by music. There is this idea of connection, of accessibility, of depth.


How did you design it?

 

I wanted to write it in a very precise way. And for this, I surrounded myself with two people: Doriand, who has a lot of experience (he has written for Lio, Polnareff, Bashung... editor's note) and Carla De Coignac, who is 22 years old, who is stunning, at the same time touching and tough. It’s a huge contrast between the two, and I wanted that clash. There are also other composers, Renaud Rebillaud, who really expressed to me a desire to make pop with Anglo-Saxon DNA, Valentin Marceau… It’s a small committee. We recorded a lot of it in Tuscany. And I can tell you that part of the Italian team has now been singing in French for a year.

 

“As long as we embrace each other, we exist / We make ourselves immortal in the face of the apocalypse”
Mika, Apocalypse Calypso

 

 

In the age of streaming, what does producing an entire album represent?


This is the thing that tortures me the most. The idea of delivering everything, finishing it, taking care of everything, it's hard, and I think I'm probably hard on others. But everything is super important: chaptering my work and not being too guided by a digital wind. The digital wind destabilizes you and takes you far from the idea on which you should focus, your artistic vision. When I talk about wind, I think of streams: a song here and there. Which can bring good surprises: my biggest numbers came unexpectedly, from Big Girl in the US to Popular Song in the UK – a song the record company didn't want to release. So the album is important to focus me and to challenge myself. I am not a writer like those who write books – and I find it impossible that one day we could no longer write books…


You like objects, and the album is also a physical object…


It is released on vinyl and CD with minimal use of plastic. If the object is beautiful, if it lasts, it’s worth it.

 

Are there any French singers who have had an impact on you?


I'm obsessed with Françoise Hardy. She knows it. And let her know, kindly, it’s one of the most beautiful things in my life. But there is also Barbara, Georges Moustaki, Colette Magny that few people know. And Trenet, and Brassens with its gorillas and its public benches which reminded me of Tintin. There is a certain irreverence in them, a way of getting involved which has marked my way of seeing French song – and we find that, too, in Orelsan. What's harder today is that the artist communities have dissipated a little, it's often everyone's own clan: I would like us to be more united.


If you're celebrating the release of the album...


I'm the one who cooks, chooses the flowers, and very good wines. Everything will be based on the color, the mixtures: an Italian dish with spices, tints, acidities from Lebanon on top. Traditional French dishes to which we add herbs, colors... In the cuisine that I love, there is always color, fragrance, and something crunchy. And of course very good wine, French or from northern Italy.

 

 

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Le Bien Public

https://www.bienpublic.com/culture-loisirs/2023/12/01/nouvel-album-passion-pour-la-grece-vieillir-en-restant-jeune-mika-se-confie

 

Vidéo

Nouvel album, passion pour la Grèce, « vieillir en restant jeune »… Mika se confie

 

Absent des ondes radio ces dernières années mais jamais très loin des chansons qu'on aime fredonner, Mika fait son retour avec un nouvel album, Que ta tête fleurisse toujours. Douze titres, intégralement en français. Nous l'avons rencontré.

 

 

New album, passion for Greece, “growing old while staying young” Mika confides


Absent from the radio waves in recent years but never far from the songs we like to hum, Mika makes his return with a new album, Que ta tête fleure aussi. Twelve titles, entirely in French. We met him.

 

 

 

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FranceInfo

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-monde-d-elodie/la-creativite-permet-de-garder-l-espoir-soutient-le-chanteur-mika_6188115.html

Publié le 01/12/2023 15:36

"La créativité permet de garder l'espoir", soutient le chanteur Mika

Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Ce vendredi, l’auteur, compositeur et interprète, Mika. Il sort son sixième album : "Que ta tête fleurisse toujours" et prépare une tournée qui débutera en mars prochain.

 

Mika est auteur, compositeur, interprète et musicien français par adoption depuis la sortie de son premier album Life in Cartoon Motion, qui s'est vendu à plus d'un million et demi d'exemplaires rien qu'en France et presque six millions dans le monde entier en 2007. Le chemin parcouru ne s'arrête pas là, avec cette stature de coach dans l'émission "The Voice".

Vendredi 1er décembre 2023, Mika sort son sixième album : Que ta tête fleurisse toujours soit 12 titres en français. Il y aura également une tournée : l'Apocalypse Calypso Tour à partir du 1er mars 2024.

 

 

franceinfo : Le titre de votre album est très évocateur. J'ai l'impression que c'est le point de départ avant même qu'on ait envie d'écouter cet album.

 

Mika : Pour tout vous dire, c'est un message que j'ai reçu de ma mère, tout simplement. C'est elle qui m'a formé six jours par semaine. J'avais seulement le dimanche off. Il y a quelques années, elle est tombée malade. Elle a eu un cancer du cerveau et malheureusement avec cette maladie, on voit la personne en train de changer. On voit aussi la frustration de la personne. C'est très dur à vivre. Et elle m'a écrit une lettre pour mon anniversaire. C'était un cadeau. Et ma sœur lui avait donné un iPad avec un stylo pour dessiner parce que c'était plus facile. Elle pouvait envoyer très facilement ses dessins et ses messages.

 

"Ma mère, malade, m’a dessiné un cadeau d'anniversaire. Un portrait de moi très naïf, avec une tête et de celle-ci part une explosion de fleurs et de feuilles et elle m’écrit : ‘Cher Mika, joyeux anniversaire ! Je te souhaite que ta tête fleurisse toujours’"

Mika

à franceinfo

 

Je n'avais pas vraiment compris, mais maintenant que j'en parle, c'est là où je suis ému parce que je comprends le génie de cette femme qui était aussi dure, intense mais qui voyait super loin. C'est ce que je dis dans la chanson C'est la vie, elle me disait : "Là, on a construit tout ça ensemble, on a travaillé toutes ces années ensemble, j'étais dure, mais regarde, tu es libre. Je te souhaite juste que, maintenant que je vais disparaître, pas que tu travailles, pas que tu sois en santé..." Elle poursuit : "Si ta tête fleurit, tu vas toujours être heureux et tu trouveras toujours une solution et probablement tu auras plus de santé et plus de liberté."

 

 

Votre mère a toujours été un exemple. C'est vrai qu'elle vous a aussi apporté plein de couleurs dans votre vie, à travers les costumes, les ateliers de couture qui étaient au sein même de votre propre maison. Elle avait déjà aussi cette capacité à vous encourager à balayer d'un revers de main le regard des autres. On sent que ça, c'est à l'intérieur de cet album. Cet album, c'est d'abord l'homme que vous êtes devenu aujourd'hui ?

 

C'est sûr. C'est l'homme que je suis devenu aujourd'hui qui reconnaît d'où il est venu. C'est un peu ce "daydreamer" qu’il y a sur la couverture de l'album. C'est moi, assis sur un nuage. Et je regardais ça avec ma sœur avec qui je travaille depuis le départ et on rigolait. Elle me disait : "Ça fait un peu mort, non ? Tu n'es pas un peu gonflé là ?" Non, non, non, c'est le mec qui regarde les nuages et qui y voit des dessins. C'est un peu ça. C'est de se reconnecter avec ce "daydreamer" et balayer le regard et les pensées des autres.

 

Cet album est aussi un message parce que vous êtes devenu ce Mika-là aujourd'hui, après avoir bien galéré enfant avec le harcèlement scolaire, mais aussi avec ce que vous avez vécu avec votre père qui a été tenu en otage à l'ambassade américaine du Koweït. N'est-ce pas aussi une façon de dire qu'il faut garder espoir ?

 

C'est sûr, c'est super important. L'espoir en général, c'est super important. La créativité permet aussi de garder l'espoir. Mon père et la déstabilisation qu'on a vécue quand on était jeunes... On avait beaucoup, on avait rien, on avait un peu plus. On a changé de maison beaucoup de fois. Bien sûr qu'en moi, cela provoque un petit peu ce réflexe d'avoir peur de perdre, de manquer comme beaucoup de gens. C'est normal.

 

Ça signifie qu'il ne faut pas vivre sur ses acquis non plus.

 

Parce que la vérité, c'est que s'il n'y avait pas cette déstabilisation lorsque mon père était dans la première guerre du Golfe... Ensuite on a tout perdu, on s'est échappé de Paris pratiquement la nuit, on a pris le ferry de Calais pour aller à Douvres et ensuite j'ai eu des problèmes à l'école. Et tout ça m'a amené vers une sorte de mise à plat. J'ai dû recommencer. Je me sentais sans aucune valeur. L'École, c'était un désastre. J'avais arrêté de parler, de communiquer avec le monde autour de moi. Il fallait reconstruire un système de valeurs pour avoir de l'espoir.

 

Je me suis demandé si cet album n'était pas une réponse à votre tube de 2006 Relax, Take It Easy.

 

Je pense quand j'ai écrit Relax, je répondais à une circonstance très difficile en restant doux, en restant tendre, en ouvrant totalement ma poitrine.

 

"Très peu de gens le savent, mais, j’ai écrit ‘Relax, Take It Easy’ parce que j'étais dans le métro lorsqu'il y a eu des attentats à Londres. On a été évacués. C'était un peu, qu'est-ce que je fais ? J'écris. J'ai composé la chanson en 15 minutes."

Mika

à franceinfo

Pour terminer, vous dites d'aller plus vite ne nous permet pas d'aller plus loin. Ça signifie qu'il faut laisser le temps au temps ?

 

Oui, il faut quand même regarder autour de soi, autour de nous.

 

:uk: Google translator

Spoiler

 

“Creativity allows us to maintain hope,” says singer Mika

 

Every day, a personality invites itself into the world of Élodie Suigo. This Friday, the author, composer and performer, Mika. He released his sixth album: “Let your head always bloom” and is preparing a tour which will begin next March.

 


Mika is a French author, composer, performer and musician by adoption since the release of his first album Life in Cartoon Motion, which sold more than a million and a half copies in France alone and almost six million in the whole world in 2007. The journey does not stop there, with this stature of coach in the show “The Voice”.

 

Friday, December 1, 2023, Mika releases his sixth album: Que ta tête fleure toujours, 12 tracks in French. There will also be a tour: the Apocalypse Calypso Tour from March 1, 2024.

 

franceinfo: The title of your album is very evocative. I feel like that's the starting point before you even want to listen to this album.

 

Mika: To tell you the truth, it was a message that I received from my mother, quite simply. She trained me six days a week. I only had Sunday off. A few years ago, she fell ill. She had brain cancer and unfortunately with this illness you see the person changing. We also see the person's frustration. It's very hard to live with. And she wrote me a letter for my birthday. It was a gift. And my sister gave him an iPad with a pen to draw because it was easier. She could send her drawings and messages very easily.


     "My mother, who was ill, drew me a birthday present. A very naive portrait of me, with a head and from it an explosion of flowers and leaves and she wrote to me: 'Dear Mika, happy birthday! I wish you that your head always blooms'"
     Mika

     at franceinfo


I didn't really understand, but now that I'm talking about it, that's where I'm moved because I understand the genius of this woman who was also tough, intense but who saw really far. That's what I say in the song C'est la vie, she told me: "There, we built all this together, we worked all these years together, I was tough, but look, you're free. I just wish you that, now that I am going to disappear, not that you work, not that you are healthy..." She continues: "If your head blooms, you will always be happy and you will always find a solution and probably you you will have better health and more freedom."

 


Your mother has always been an example. It's true that it also brought you lots of color into your life, through the costumes, the sewing workshops that were within your own home. She also already had this ability to encourage you to brush aside the gaze of others. We feel that this is inside this album. This album is first and foremost the man you have become today?


It's certain. It is the man I have become today who recognizes where he came from. It’s a bit like that “daydreamer” that’s on the album cover. It's me, sitting on a cloud. And I was watching it with my sister who I've been working with since the beginning and we were laughing. She said to me: "It looks a little dead, doesn't it? Aren't you a little bloated there?" No, no, no, it's the guy who looks at the clouds and sees drawings. It's a bit like that. It’s about reconnecting with this “daydreamer” and sweeping away the gaze and thoughts of others.


This album is also a message because you have become this Mika today, after having struggled as a child with school bullying, but also with what you experienced with your father who was held hostage at the embassy. American from Kuwait. Isn't that also a way of saying that we must keep hope?


Of course, it's super important. Hope in general is super important. Creativity also allows us to maintain hope. My father and the destabilization we experienced when we were young... We had a lot, we had nothing, we had a little more. We moved houses a lot of times. Of course, in me, it provokes a little bit of this reflex of being afraid of losing, of failing like many people. It's normal.


This means that you shouldn't live on your achievements either.


Because the truth is that if there wasn't this destabilization when my father was in the first Gulf War... Then we lost everything, we escaped from Paris practically at night, we took the ferry from Calais to Dover and then I had problems at school. And all this led me to a sort of rethinking. I had to start again. I felt worthless. The school was a disaster. I had stopped talking, communicating with the world around me. We had to rebuild a system of values to have hope.

 

I wondered if this album was a response to your 2006 hit Relax, Take It Easy.


I think when I wrote Relax, I was responding to a very difficult circumstance by remaining gentle, remaining tender, completely opening my chest.


     "Very few people know this, but I wrote 'Relax, Take It Easy' because I was on the subway when there were attacks in London. We were evacuated. It was a bit , what am I doing? I'm writing. I wrote the song in 15 minutes."
     Mika

     at franceinfo

 

Finally, you say going faster does not allow us to go further. Does that mean we have to give time?


Yes, we still have to look around ourselves, around us.

 

 

 

Retrouvez cette interview en vidéo : 

 

 

 

 

 

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Le Progrès 

https://www.leprogres.fr/amp/culture-loisirs/2023/12/01/mika-sort-un-album-tout-en-francais-ce-projet-devoile-une-nouvelle-partie-de-mon-identite

01/12/2023

 

Mika sort un album tout en français : « Ce projet dévoile une nouvelle partie de mon identité »

 

Son enfance déracinée, le harcèlement scolaire dont il a été victime, le décès de sa mère… Mika a accepté de se livrer au cours d’un entretien, à l’occasion de la sortie ce vendredi de son nouvel album intitulé Que ta tête fleurisse toujours. Le chanteur star de 40 ans sera par ailleurs l’invité du prime de la Star Academy, samedi soir sur TF1.

 

Vous sortez un nouvel album ce vendredi, que pouvez-vous nous en dire ?

« C’est un nouveau terrain de jeu pour moi. C’est un album qui m’a tellement plu dans le processus d’écriture et de production que je ne voulais pas le finir, je ne voulais pas sortir de la bulle dans laquelle il m’a plongé pendant ces deux dernières années. »

Cette bulle que vous évoquez, c’est aussi une bulle d’oxygène nécessaire à votre créativité ?

« C’est exactement ça. Souvent quand on parle de bulle, ça a une connotation négative mais pour moi non. Quand je rentre dans cette bulle, ça me nourrit, ça me donne de l’oxygène et de la matière sur laquelle je pourrai m’appuyer dans les années à venir. »

C’est votre premier album exclusivement écrit en français. Pourquoi ?

« C’est quelque chose que je voulais faire depuis très longtemps. Je me suis enfin senti prêt à le faire et à défendre ce choix. Ce n’est pas évident car je suis considéré par beaucoup comme un artiste anglo-saxon. Réaliser un projet 100 % francophone dévoile une nouvelle partie de mon identité à mes fans, ça leur permettra de mieux me connaître. »

 

Vous vivez où actuellement ?

« (Rires) Je suis basé entre les États-Unis, l’Angleterre, l’Italie et le reste du temps je suis en voyage ou en tournée. Mon décor change beaucoup mais ma musique m’accompagne où que j’aille, c’est elle mon cadre. Ma maison je la transporte. »

 

Samedi soir, vous serez l’invité du prime de la Star Academy, vous serez également jury dans l’édition 2024 de The Voice… C’est le grand retour de Mika ?

« Oui ! Mais je n’étais pas complètement absent non plus. J’ai réalisé des projets un peu plus pointus, de niche, moins exposés, comme des bandes originales de films ou encore des projets philharmoniques. Pour moi, c’est primordial de profiter des moments d’accalmie médiatique pour prendre le temps et le risque de me positionner sur des projets plus profonds, moins commerciaux. Cet équilibre m’aide à me ressourcer sur le plan artistique et humain. »

 

C’est essentiel d’avoir des artistes qui représentent l’excellence mais aussi une sorte de poésie engagée.

Dans votre nouvel album, vous rendez hommage à Jane Birkin. Qu’a-t-elle représenté pour vous ?

« J’ai toujours été admiratif d’elle. J’ai écrit cette chanson 10 mois avant sa disparition. Pour moi elle représente la passerelle entre la culture anglo-saxonne et la culture francophone. À la fois pointue à la fois pop ; un temps intello, un temps frontale et accessible ; profondément charnelle, sensuelle et en même temps extrêmement élégante et jamais vulgaire. C’est essentiel d’avoir des artistes qui représentent l’excellence mais aussi une sorte de poésie engagée. La pop sans poésie, ça n’a pas de valeur. »

Elle a eu l’occasion d’entendre ou de lire votre chanson avant de mourir ?

« Je ne sais pas… Elle n’était pas bien. Je pense qu’elle ne savait pas. J’ai échangé avec Lou Doillon - l'une des filles de Jane Birkin - et elle m’a envoyé un très gentil message. Pour moi c’était très important, si ça avait été ma mère… J’aurais voulu être en mesure d’entendre la chanson avant les autres. »

 

Ces dernières années, en plus du Covid, vous avez connu une période compliquée sur le plan personnel avec la perte de votre mère… Que représentait-elle pour vous ?

« C’était une relation assez chargée. C’était ma mère mais aussi celle qui m’a formé musicalement, on a commencé ensemble. On s’entraînait 5 h par jour… Sa perte a complètement influencé la personne que je suis… et mon album. Dans les épreuves difficiles de la vie, on a parfois l’impression que tout est en train de brûler, que tout s’écroule. Mais il faut comprendre qu’à cet instant-là, précisément, se présente à nous un choix existentiel : soit on s’en tire par le haut, soit on s’effondre. Il faut tout faire pour pouvoir, d’une manière ou une autre, s’en sortir en étant le plus joyeux possible. »

Mika, c’est aussi elle ?

« Mika c’était aussi elle. Maintenant c’est moi. Cette transition vers le ‘‘juste moi’’ a pris plusieurs années. Il y avait beaucoup d’amour et de tendresse mais c’était aussi une relation très dure parce qu’il y avait beaucoup de pression, de larmes. Mais en même temps, elle était tellement bienveillante, qu’elle savait toujours à quel moment elle devait s’arrêter et relâcher un peu la pression. »

 

J’ai souffert de harcèlement scolaire de manière très profonde.

Enfant, vous avez été victime de harcèlement scolaire…

« J’ai été victime de harcèlement à l’école oui. Ça a commencé très jeune et les ‘‘thèmes’’ ont évolué jusqu’à mes 17 ans. Ça a pris de nombreuses formes : d’où je venais, mon accent, comment je m’habillais, ma sexualité, le handicap de ma sœur… J’ai souffert de ça de manière très profonde, il y a même des périodes où j’ai arrêté de lire, arrêté d’écrire, de parler, de communiquer… La musique a été pour moi un refuge. Une sorte de nouveau moyen de m’exprimer, de reconstruire une estime de moi-même. Je me sentais tellement dévalorisé que plus rien ne semblait valoir la peine. Qu’est-ce que j’en ai à faire de faire mes devoirs si je suis une merde ? Quel intérêt de préparer des dictées si je suis une merde ? Cette image de moi-même avait fini par rentrer dans ma tête et était renforcée tous les jours. Je ne valais rien. »

Les professeurs ne vous ont pas aidé ?

« Certains profs m’ont aidé, tard. D’autres ont contribué à renforcer ce harcèlement. C’était costaud, c’était dur. »

Si vous aviez un enfant victime de harcèlement scolaire devant vous, quel conseil lui donneriez-vous ?

« J’aimerais lui dire que ce qu’on raconte sur lui sont des mensonges auquel il ne doit pas croire. Que cette dévalorisation est une illusion utilisée pour abuser et pour harceler. Lui dire qu’il a de la valeur. »

 

Vous avez vécu la première année de votre vie au Liban, que représente ce pays pour vous ?

« Je suis parti du Liban à un an et demi. Pour mes frères et sœurs et moi-même, qui avons tant été déplacés, déracinés… Porter en soi un pays qui a une personnalité aussi forte, alors même qu’on ne s’y trouve pas physiquement, c’était très rassurant. Pour moi le Liban, c’est comme un refuge. J’y vais souvent, je fais des concerts là-bas et je suis d’ailleurs en train d’essayer d’organiser un nouveau concert. Je déteste l’expression péjorative ''c’est Beyrouth'' que j’entends parfois pour décrire le chaos, la guerre. Ce n’est pas ça le Liban. C’est un esprit de cohabitation, de coexistence, ce n’est pas juste le bruit de la politique extrême. »

La guerre entre Israël et le Hamas menace de se propager au Liban, ça vous inquiète ?

« Je suis inquiet pour le peuple libanais de la même manière que je suis inquiet pour toutes les victimes de ce conflit. Les Libanais ont été victimes de trop longues années de guerre civile, d’atrocités, de violences physiques et économiques et donc ce retour de la violence est effrayant. Surtout quand on pense à la jeunesse de ce pays qui ressent déjà de la frustration quant au manque d’opportunités et d’avenir. Une jeunesse sans espoir, ça c’est dangereux. »

Le Liban n’a plus de président, n’a plus de ministres, connaît une crise économique sans précédent… Qu’est ce qui manque aujourd’hui pour que ce grand pays se remette sur pied ?

« Ce qu’il manque ? Plus de paix. »

Entre les Libanais ? Entre les différentes communautés ? Au sein des mêmes communautés ?

« Partout. Il manque plus de paix et de connexion humaine, cette idée que nous appartenons tous à une même communauté humaine. C’est ça dont manque profondément le Liban. C’est avec ça qu’on construit un État et une société qui fonctionne et qui peut tenir dans le temps. »

Vous êtes confiant quant à l’avenir du Liban ?

« La chose incroyable, c’est que j’y crois. Au plus profond de moi j’y crois. Je crois en la puissance de l’optimisme et au danger du fatalisme. »

 

 

:uk: Google translator

 

Spoiler

 

Mika releases an album all in French: “This project reveals a new part of my identity”


His uprooted childhood, the school bullying of which he was a victim, the death of his mother... Mika agreed to speak during an interview, on the occasion of the release this Friday of his new album entitled Que ta tête fleurisse always. The 40-year-old star singer will also be the guest of the Star Academy bonus, Saturday evening on TF1.


     You are releasing a new album this Friday, what can you tell us about it?

 

“It’s a new playground for me. It’s an album that I enjoyed so much in the writing and production process that I didn’t want to finish it, I didn’t want to come out of the bubble it had me in for the last two years. »

 

     Is this bubble that you mention also a bubble of oxygen necessary for your creativity?

 

" It's exactly that. Often when we talk about a bubble, it has a negative connotation but for me no. When I enter this bubble, it nourishes me, it gives me oxygen and material on which I can rely on in the years to come. »

 

     This is your first album exclusively written in French. For what ?

 

“It’s something I’ve wanted to do for a very long time. I finally felt ready to do it and defend this choice. This is not easy because I am considered by many to be an Anglo-Saxon artist. Carrying out a 100% French-speaking project reveals a new part of my identity to my fans, it will allow them to know me better. »


     Where do you currently live?

 

“(Laughs) I am based between the United States, England, Italy and the rest of the time I am traveling or on tour. My decor changes a lot but my music accompanies me wherever I go, it is my setting. My house I carry. »


     Saturday evening, you will be the guest of the Star Academy prime, you will also be a jury in the 2024 edition of The Voice... Is this Mika's big return?

 

" Yes ! But I wasn't completely absent either. I have carried out projects that are a little more specialized, niche, less exposed, such as film soundtracks or even philharmonic projects. For me, it is essential to take advantage of moments of media lull to take the time and the risk to position myself on deeper, less commercial projects. This balance helps me to recharge my batteries on an artistic and human level. »


It’s essential to have artists who represent excellence but also a kind of committed poetry.

 

In your new album, you pay tribute to Jane Birkin. What did she mean to you?

 

“I have always admired her. I wrote this song 10 months before his death. For me it represents the bridge between Anglo-Saxon culture and French-speaking culture. Both sharp and pop; an intellectual time, a frontal and accessible time; deeply carnal, sensual and at the same time extremely elegant and never vulgar. It’s essential to have artists who represent excellence but also a kind of committed poetry. Pop without poetry has no value. »

 

     Did she have the opportunity to hear or read your song before she died?

 

“I don’t know… She wasn’t well. I think she didn't know. I spoke with Lou Doillon - one of Jane Birkin's daughters - and she sent me a very nice message. For me it was very important, if it had been my mother... I would have wanted to be able to hear the song before the others. »


     In recent years, in addition to Covid, you have experienced a complicated period on a personal level with the loss of your mother... What did she mean to you?

 

“It was a pretty fraught relationship. She was my mother but also the one who trained me musically, we started together. We trained 5 hours a day... His loss completely influenced the person I am... and my album. In the difficult trials of life, we sometimes have the impression that everything is burning, that everything is collapsing. But we must understand that at this moment, precisely, we are presented with an existential choice: either we come out on top, or we collapse. You have to do everything you can to be able, in one way or another, to get through it as joyfully as possible. »

 

     Mika, is that her too?

 

“Mika was also her. Now it's me. This transition to “just me” took several years. There was a lot of love and tenderness but it was also a very hard relationship because there was a lot of pressure and tears. But at the same time, she was so caring that she always knew when she needed to stop and release the pressure a little. »


I suffered from school bullying in a very profound way.

 

 

     As a child, you were the victim of school bullying…

 

“I was the victim of harassment at school, yes. It started very young and the “themes” evolved until I was 17. It took many forms: where I came from, my accent, how I dressed, my sexuality, my sister's disability... I suffered from this in a very profound way, there were even periods when I I stopped reading, stopped writing, speaking, communicating… Music was a refuge for me. A sort of new way to express myself, to rebuild my self-esteem. I felt so devalued that nothing seemed worth it anymore. What do I care about doing my homework if I'm s**t? What's the point of preparing dictations if I'm s**t? This image of myself had finally entered my head and was reinforced every day. I was worthless. »

 

 Didn't the teachers help you?

 

“Some teachers helped me late. Others contributed to reinforcing this harassment. It was tough, it was hard. »

 

     If you had a child in front of you who was being bullied at school, what advice would you give them?

 

“I would like to tell him that what people are saying about him are lies that he should not believe. That this devaluation is an illusion used to abuse and harass. Tell him he has value. »


     You lived the first year of your life in Lebanon, what does this country mean to you?

 

“I left Lebanon when I was a year and a half old. For my brothers and sisters and myself, who have been displaced and uprooted so much... Carrying within you a country that has such a strong personality, even though you are not physically there, was very reassuring. For me, Lebanon is like a refuge. I go there often, I do concerts there and I’m actually trying to organize a new concert. I hate the pejorative expression “it’s Beirut” that I sometimes hear to describe chaos, war. This is not Lebanon. It is a spirit of cohabitation, of coexistence, it is not just the noise of extreme politics. »

 

     The war between Israel and Hamas threatens to spread to Lebanon, does that worry you?

 

“I am worried about the Lebanese people in the same way that I am worried about all the victims of this conflict. The Lebanese have been victims of too many years of civil war, atrocities, physical and economic violence and therefore this return to violence is frightening. Especially when we think of the youth of this country who already feel frustration about the lack of opportunities and future. Youth without hope is dangerous. »

 

     Lebanon no longer has a president, no longer has ministers, is experiencing an unprecedented economic crisis... What is missing today for this great country to get back on its feet?

 

“What’s missing? More peace. »

 

     Between the Lebanese? Between different communities? Within the same communities?

 

" Everywhere. What is missing is more peace and human connection, this idea that we all belong to the same human community. This is what Lebanon is deeply lacking. This is how we build a State and a society that functions and can last over time. »

 

     Are you confident about the future of Lebanon?

 

“The incredible thing is that I believe it. Deep inside I believe in it. I believe in the power of optimism and the danger of fatalism. »

 

 

 

Edited by Kumazzz
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This interview is a FANTASTIC news for everyone !!!:cloud:
 
Mika says
“This tour wasn’t supposed to go international. But there, we have so many offers for Asia! They know what the show will be, but they want it. This surprises me enormously. There are requests in China, Japan, South Korea. The first shows that were sold out were the 20,000 seats in England, Berlin, the arena in Amsterdam. This is proof that you have to dare to tell your own story and that if people feel it is sincere, they will come.”
 
What will your year 2024 look like?
 
“At the moment, I am launching the album in French. And I'm writing the album in English and preparing for a tour which will become global. There is the filming of The Voice for TF1, the filming of the new season of the show The Piano in England. And there's another TV in another country that I'm not allowed to talk about right now. I can't hide from you that it's tough, but in all this planning mess, there's a lot of freedom. It’s by doing everything I do that I can afford to sing an entire album in French. And that, I know, is a huge privilege. And that’s why I’m going all out. Even if it’s tiring from time to time, this artistic freedom is worth defending.”
 
And then, I didn't know that Mika lived in New York in his childfood.
 
 
Le Journal de Montréal
Vendredi, 1 décembre 2023 19:00
 
Mika a écrit une chanson en hommage à sa défunte mère
 
Son nouvel album, «Que ta tête fleurisse toujours», est le premier de sa carrière 100% francophone.
 

Pour la toute première fois de sa carrière, l’artiste libano-américain Mika lance un album entièrement en français. Le titre, Que ta tête fleurisse toujours, lui est venu de sa défunte mère à qui il rend hommage sur un morceau. «Elle m’a donné l’idée que la liberté se trouve dans la créativité», dit-il au Journal.

 


 

Tu as perdu ta mère, Joannie Penniman, en 2021 des suites d’un cancer du cerveau. Pourquoi as-tu voulu lui rendre hommage sur la pièce C’est la vie?

 

«Ma mère et moi, on a toujours travaillé ensemble. C’est elle qui m’a formé quand j’avais sept ou huit ans. Je me souviens qu’on voyageait pour que je puisse chanter et on dormait dans la voiture. Vers la fin de sa vie, parce qu’elle était très malade, son dernier message à moi était un dessin. C’était un cadeau d’anniversaire. Elle l’avait fait sur un iPad et m’a envoyé un petit dessin naïf de moi-même avec des fleurs qui sortaient de ma tête. Elle m’a écrit: “Joyeux anniversaire, que ta tête fleurisse toujours”. Ça m’a pris du temps pour comprendre qu’elle était en train de me donner la clé pour mon travail, pour ma créativité. Et peut-être une manière de rester heureux à long terme. Si ma tête fleurit, ça veut dire que je suis dynamique, ça veut dire que j’ai des idées, que je suis libre, et peut-être que je pourrai être heureux.»

 

 

 

Il s’agit de ton sixième album, mais c'est ton tout premier en français à 100%. Pourquoi te sentais-tu d’attaque pour relever ce défi?

 

«Parce que ce lien avec la francophonie est super important dans ma vie. Ce n’est pas Mika qui fait semblant d’être français, c’est moi qui chante en français. Il y a une grande différence. C’est un peu pour les mêmes raisons que la première fois que je suis venu faire un concert à Montréal, ma tête a explosé. Il y a toute une partie de ma vie qui est aux États-Unis, qui était à New York dans mon enfance. Et là, à une heure d’avion de New York, c’est un monde où les gens parlent comme moi. La langue française, le monde francophone, c’est une énorme partie de ce qui me rend moi, de ce qui me rend différent des autres.»

 


 

De sortir un disque entièrement francophone, est-ce que cela a un impact sur les marchés anglophones que tu vas habituellement visiter en tournée?

 

«Cette tournée n’était pas supposée aller à l’international. Mais là, on a tellement d’offres pour l’Asie! Ils savent ce que sera le spectacle, mais ils le veulent. Ça me surprend énormément. Il y a des demandes en Chine, au Japon, en Corée du Sud. Les premiers spectacles qui ont été complets, ce sont les 20 000 places en Angleterre, c’est Berlin, c’est l’arène à Amsterdam. Voilà la preuve qu’il faut oser raconter sa propre histoire et que si les gens sentent que c’est sincère, ils viendront.»

 


 

Est-ce qu’il y a des spectacles prévus au Québec?

 

«On est en train de planifier ça maintenant. Évidemment, ce n’est pas un secret que c’est une région que je tiens beaucoup proche de mon cœur. C’est un lien différent du lien français avec la France. Je me retrouve un peu dans ça, ce mix de l’Amérique du Nord et de la francophonie. C’est quelque chose que je suis en train de planifier avec beaucoup d’attention, mais pour l’instant je ne peux rien vous dire! [rires]»

 


 

À quoi ressemblera ton année 2024?

 

«En ce moment, je suis dans le lancement de l’album en français. Et je fais l’écriture de l’album en anglais et la préparation d’une tournée qui va devenir mondiale. Il y a le tournage de The Voice pour TF1, le tournage de la nouvelle saison de l’émission The Piano, en Angleterre. Et il y a une autre télé dans un autre pays que je n’ai pas le droit de dire pour l’instant. Je ne peux pas te cacher que c’est costaud, mais dans tout ce bordel de planning, il y a beaucoup de liberté. C’est en faisant tout ce que je fais que je peux me permettre de chanter tout un album en français. Et ça, je sais que c’est un énorme privilège. Et c’est pour ça que j’y vais à fond la caisse. Même si c’est fatigant de temps en temps, cette liberté artistique, elle vaut la peine d’être défendue.»

 

Le nouvel album de Mika, Que ta tête fleurisse toujours, est sur le marché. yomika.com.

 

:uk: Google Translator

Spoiler

 

Mika wrote a song in tribute to his late mother

 

His new album, “Let your head always flourish”, is the first of his 100% French-speaking career.

For the very first time in his career, Lebanese-American artist Mika is launching an album entirely in French. The title, May your head always bloom, came to him from his late mother to whom he pays tribute on a song. “She gave me the idea that freedom is found in creativity,” he told the Journal.

 

You lost your mother, Joannie Penniman, in 2021 to brain cancer. Why did you want to pay homage to him on the piece C’est la vie?


“My mother and I have always worked together. She was the one who trained me when I was seven or eight years old. I remember we were traveling so I could sing and we were sleeping in the car. Towards the end of her life, because she was very ill, her last message to me was a drawing. It was a birthday present. She had done it on an iPad and sent me a naive little drawing of myself with flowers coming out of my head. She wrote to me: “Happy birthday, may your head always bloom”. It took me a while to understand that she was giving me the key to my work, to my creativity. And maybe a way to stay happy in the long term. If my head blooms, it means that I am dynamic, it means that I have ideas, that I am free, and perhaps that I can be happy.


This is your sixth album, but it's your very first 100% in French. Why did you feel up to taking on this challenge?


“Because this link with the French-speaking world is super important in my life. It’s not Mika who pretends to be French, it’s me who sings in French. There is a big difference. It’s a bit for the same reasons that the first time I came to do a concert in Montreal, my head exploded. There is a whole part of my life that is in the United States, which was in New York in my childhood. And there, an hour by plane from New York, it’s a world where people talk like me. The French language, the French-speaking world, it’s a huge part of what makes me me, what makes me different from others.”

 

Releasing an entirely French-speaking record, does that have an impact on the English-speaking markets that you usually visit on tour?


“This tour wasn’t supposed to go international. But there, we have so many offers for Asia! They know what the show will be, but they want it. This surprises me enormously. There are requests in China, Japan, South Korea. The first shows that were sold out were the 20,000 seats in England, Berlin, the arena in Amsterdam. This is proof that you have to dare to tell your own story and that if people feel it is sincere, they will come.”

 

Are there any shows planned in Quebec?


“We’re planning it now. Obviously, it’s no secret that this is a region that I hold very close to my heart. It is a different link from the French link with France. I find myself a little in that, this mix of North America and the French-speaking world. It’s something I’m planning very carefully, but right now I can’t tell you anything! [laughs]”

 

What will your year 2024 look like?


“At the moment, I am launching the album in French. And I'm writing the album in English and preparing for a tour which will become global. There is the filming of The Voice for TF1, the filming of the new season of the show The Piano, in England. And there's another TV in another country that I'm not allowed to talk about right now. I can't hide from you that it's tough, but in all this planning mess, there's a lot of freedom. It’s by doing everything I do that I can afford to sing an entire album in French. And that, I know, is a huge privilege. And that’s why I’m going all out. Even if it’s tiring from time to time, this artistic freedom is worth defending.”

 

Mika's new album, May your head always blooms, is on the market. yomika.com.

 

 

 

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30 minutes ago, Kumazzz said:
Mika says
“This tour wasn’t supposed to go international. But there, we have so many offers for Asia! They know what the show will be, but they want it. This surprises me enormously. There are requests in China, Japan, South Korea. The first shows that were sold out were the 20,000 seats in England, Berlin, the arena in Amsterdam. This is proof that you have to dare to tell your own story and that if people feel it is sincere, they will come.”
 
What will your year 2024 look like?
 
“At the moment, I am launching the album in French. And I'm writing the album in English and preparing for a tour which will become global. There is the filming of The Voice for TF1, the filming of the new season of the show The Piano in England. And there's another TV in another country that I'm not allowed to talk about right now. I can't hide from you that it's tough, but in all this planning mess, there's a lot of freedom. It’s by doing everything I do that I can afford to sing an entire album in French. And that, I know, is a huge privilege. And that’s why I’m going all out. Even if it’s tiring from time to time, this artistic freedom is worth defending.”


AMAZING NEWS!! So happy for the fans in Asia and North America!!!! And more continents to come I’m sure :cheer:

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6 hours ago, Kumazzz said:
Elle a eu l’occasion d’entendre ou de lire votre chanson avant de mourir ?

« Je ne sais pas… Elle n’était pas bien. Je pense qu’elle ne savait pas. J’ai échangé avec Lou Doillon - l'une des filles de Jane Birkin - et elle m’a envoyé un très gentil message. Pour moi c’était très important, si ça avait été ma mère… J’aurais voulu être en mesure d’entendre la chanson avant les autres. »

@carafon So now we know that at least one of her daughters liked the song :original:

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Avantages - Janvier 2024 (No. 423)

 

 

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ENVIE DE CULTURE

Musique

 

Les chansons en Technicolor de Mika déferlent sur les ondes et les dancefloors depuis son premier titre Grace Kelly, en 2007. Un cortège de tubes flashy a suivi : Relax, Take It Easy, Love Today… Animateur en Italie, coach de The Voice en France, où il a grandi jusqu’à l’âge de 8 ans, le chanteur américano-libanais, cosmopolite dans l’âme, présente son sixième album, entièrement chanté en français.

 

Roses blanches et spots discos parsèment les chansons de Que ta tête fleurisse toujours, une invitation à laisser éclore et danser ses idées créatrices. De belles pages émues se tournent sur les hiers (Moi, Andy et Paris) et sa maman disparue (C’est la vie), enveloppées par la voix voltigeuse de Mika. Parmi les morceaux effervescents figurent Bougez, coécrit avec Doriand et Valérie Lemercier ou Jane Birkin, un hymne à l’amour « à la Birkin ».

 

Que ta tête fleurisse toujours. Island/Universal.

 

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On 12/2/2023 at 12:57 AM, mellody said:

 

Le Figaro

Publié le 01/12/2023

 

MIKA CHANTEUR POLYGLOTTE

 

PORTRAIT À 40 ANS, LA POP STAR SORT SON PREMIER ALBUM EN LANGUE FRANÇAISE. UNE RÉUSSITE DE PLUS À PORTER À SON CRÉDIT.

 

Mika vient d’avoir 40 ans mais il en paraît au moins dix de moins. Le temps ne semble pas avoir d’emprise sur cette pop star étincelante, qui a réintroduit le glamour et les refrains acidulés dans la musique anglo-saxonne. Il lui aura fallu atteindre cet âge symbolique pour sortir son tout premier album en français. « C’est à la fois une envie et un défi. Je me suis aperçu, il y a quelques années, que, lorsque j’accepte de me lancer dans un projet sans savoir comment le réussir, ça me provoque une instabilité qui me réveille et me sti - mule », explique-t-il. Une sorte de bain de jouvence pour cet amoureux des langues qui n’aime rien tant que se remettre en question. « J’aime toujours apprendre de nouvelles langues : cela me donne l’impression que mon cerveau se réveille d’une autre manière. »

 

Le chanteur aurait pu faire comme tant d’autres, aller à la pêche aux auteurs pour qu’ils lui confectionnent des textes sur mesure. Il a préféré s’impliquer corps et âme dans l’écri - ture, ne lâchant pas son principal collaborateur, Doriand, d’une semelle. « Il me fallait trouver une manière de retrouver mes réflexes anglais dans la langue française quand j’étais en train d’écrire. Ce n’était pas facile pour Doriand, on a pas mal clashé », raconte le chanteur.

 

À l’arrivée, le disque montre une autre facette d’un artiste dont on pensait avoir fait le tour, et lui confère une profondeur nouvelle. « Je voulais avoir un bon accent évidemment, mais sans trop gommer ma personnalité », confie-t-il. Sur le disque, il rend hommage à Jane Birkin, qui avait érigé son accent anglais au rang de signature artistique. Comme elle, Mika sait que ce choix assumé est un gage d’authenticité. La sienne ressort de manière encore plus vive sur ce disque, peut-être parce qu’elle est frappée du sceau de l’authenticité.

 

Mika est l’ennemi déclaré du snobisme. Toute sa carrière ressemble à une croisade contre ce réflexe de classe qui pollue trop souvent l’approche de la musique. « Je suis resté fidèle à l’esprit créatif qui m’animait à l’adolescence, lâche-t-il. Je pense que tout est possible, qu’il n’y a ni barrière ni frontière. » Au-delà de son parcours musical, toute sa vie peut-être abordée à l’aune de cette déclaration d’intention. « Il faut assumer de porter de la couleur dans une soirée où tout le monde est vêtu de noir » résume-t-il avec un joli sens de la formule. Né à Beyrouth dans les années 1980, de nationalité américaine, homosexuel, Mika est une publicité pour le vivreensemble, un plaidoyer vivant pour la tolérance et l’ouverture d’esprit. Un hymne à la résilience, aussi, un peu comme l’un de ses modèles avoués, Elton John, qui fut rejeté et moqué à l’adolescence avant de devenir une pop star flamboyante et outrancière.

 

Homme de réseaux

« Le succès peut créer une bulle de protection à l’intérieur de laquelle l’air est plus respirable », dit-il, pas dupe. Infatigable étudiant de la vie, ce polyglotte (il parle anglais, français, italien et espagnol) est en train d’apprendre le grec et aimerait reprendre l’étude de la langue arabe. « Il y a moins de locuteurs autour de moi depuis la mort de ma mère. Toutes ses copines lui parlaient dans cette langue. » Mais le jeune quadragénaire continue de rêver en anglais, la langue de son éducation scolaire. « Ma mère était née de père syrien et de mère libanaise et parlait l’arabe, qui est devenu ma langue refuge. Quand on s’est déplacés, à Londres, c’est devenu le français. Voilà pourquoi je ne l’ai jamais perdu. Mes parents sont restés ensemble près de quarante ans. On a appris à être très ouverts aux cultures autour de nous. » Mika en a tiré un côté lumineux et extrêmement séduisant. Il est du genre à faire l’unanimité autour de lui. « Je ne me suis jamais vraiment posé la question » affirme-t-il pourtant. Homme de réseaux, Mika déplore la disparition de lieux de convivialité entre artistes. « On a perdu la culture des clubs où les artistes se croisent, les restaurants où l’on se rencontre. »

 

Son nouvel album permet à Mika d’afficher une personnalité moins lisse que ce qu’on a longtemps pu percevoir de lui. « Mon côté Wasp (White AngloSaxon Protestant, NDLR), s’amuse-til. J’ai dû me libérer un peu de ça. » Vic - time de harcèlement scolaire dans sa jeunesse, Mika n’hésite pas à prendre la parole sur un sujet qui concerne toujours particulièrement la société française actuelle. « J’ai subi cela de l’âge de 8 à 17 ans. C’était long. Les conséquences sont énormes quand ça se passe et il faut absolument faire quelque chose. Il faudrait que les gens de pouvoir disent publiquement qu’ils n’en ont pas fait assez. Quand les parents d’un enfant écrivent plusieurs fois à l’école ou à la région et que tout le monde s’en fiche, l’enfant est en danger de mort. Le grand problème, c’est avoir honte de parler de ce qui se passe : cela provoque comme un cycle où on s’enferme et on se re - trouve de plus en plus isolé. Il faut casser ce cycle. Je me suis retrouvé dans des situations où j’avais des problèmes avec un prof en particulier, une femme qui faisait des choses hallucinantes. Des humiliations. Et il n’existait aucune procédure pour aider l’enfant que j’étais. Par chance, j’avais une famille forte, qui m’a retiré de cette école. Je n’écrivais plus, je ne lisais plus. Ma mère m’a permis de me reconstruire en me faisant étudier la musique. L’empathie et la curiosité, sont les deux secrets du bonheur. » ■

 

Que ta tête fleurisse toujours (Universal Music)

 

:uk: Google translator

Spoiler

 

MIKA POLYGLOT SINGER


PORTRAIT AT 40, THE POP STAR RELEASES HER FIRST ALBUM IN FRENCH LANGUAGE. ONE MORE SUCCESS TO HAVE TO HIS CREDIT.


Mika has just turned 40 but he looks at least ten years younger. Time seems to have no hold on this sparkling pop star, who reintroduced glamor and tangy choruses into Anglo-Saxon music. He had to reach this symbolic age to release his very first album in French. “It’s both a desire and a challenge. I realized, a few years ago, that when I agree to embark on a project without knowing how to succeed, it causes an instability in me which wakes me up and stimulates me,” he explains. A sort of rejuvenation for this language lover who likes nothing more than to question himself. “I always like learning new languages: it makes me feel like my brain is waking up in a different way. »


The singer could have done like so many others, fishing for authors so that they could create tailor-made texts for him. He preferred to involve himself body and soul in the writing, never letting go of his main collaborator, Doriand, in one step. “I had to find a way to find my English reflexes in the French language when I was writing. It wasn’t easy for Doriand, we clashed quite a bit,” says the singer.


Upon arrival, the disc shows another side of an artist that we think we have covered, and gives him new depth. “I wanted to have a good accent obviously, but without erasing my personality too much,” he confides. On the record, he pays homage to Jane Birkin, who elevated her English accent to the rank of an artistic signature. Like her, Mika knows that this assumed choice is a guarantee of authenticity. Hers comes out even more vividly on this record, perhaps because it is stamped with the seal of authenticity.


Mika is the declared enemy of snobism. His entire career resembles a crusade against this class reflex which too often pollutes the approach to music. “I remained faithful to the creative spirit that inspired me as a teenager,” he says. I think that everything is possible, that there are no barriers or borders. » Beyond his musical journey, his entire life can be approached in the light of this declaration of intention. “You have to wear color in an evening where everyone is dressed in black,” he sums up with a nice sense of expression. Born in Beirut in the 1980s, American, homosexual, Mika is an advertisement for living together, a living plea for tolerance and open-mindedness. A hymn to resilience, too, a bit like one of his avowed role models, Elton John, who was rejected and mocked as a teenager before becoming a flamboyant and outrageous pop star.

 

Network man

“Success can create a protective bubble inside which the air is more breathable,” he says, not fooled. A tireless student of life, this polyglot (he speaks English, French, Italian and Spanish) is in the process of learning Greek and would like to resume the study of the Arabic language. “There are fewer speakers around me since my mother died. All her friends spoke to her in this language. » But the young forty-year-old continues to dream in English, the language of his school education. “My mother was born to a Syrian father and a Lebanese mother and spoke Arabic, which became my refuge language. When we moved to London, French came. That's why I never lost it. My parents stayed together for almost forty years. We learned to be very open to the cultures around us. » Mika drew a luminous and extremely seductive side from it. He is the type to achieve unanimity around him. “I never really asked myself the question,” he says. A network man, Mika deplores the disappearance of places of conviviality between artists. “We have lost the culture of clubs where artists meet, restaurants where we meet. »


His new album allows Mika to display a less smooth personality than what we have long perceived of him. “My Wasp side (White Anglo Saxon Protestant, Editor’s note), he laughs. I had to free myself a little from that. » A victim of school bullying in her youth, Mika does not hesitate to speak out on a subject that still particularly concerns current French society. “I suffered this from the age of 8 to 17. It was long. The consequences are enormous when this happens and something absolutely must be done. People in power should publicly say that they have not done enough. When the parents of a child write several times to the school or the region and no one cares, the child is in danger of death. The big problem is being ashamed to talk about what is happening: it creates a cycle where we lock ourselves away and find ourselves more and more isolated. This cycle must be used. I found myself in situations where I had problems with a particular teacher, a woman who did amazing things. Humiliations. And there was no procedure to help the child I was. Luckily, I had a strong family, who pulled me out of that school. I no longer wrote, I no longer read. My mother allowed me to rebuild myself by making me study music. Empathy and curiosity are the two secrets of happiness. » ■

 

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Edited by Kumazzz
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La Tribune Dimanche

- 3 Décembre 2023

MIKA ENTRE LÂCHER PRISE ET INTROSPECTION

 

Avant de retrouver son fauteuil de coach dans The Voice, Mika signe son retour avec un sixième album. De ce nouvel opus, le premier intégralement chanté en français, on connaissait déjà

C’est la vie, dévoilé en septembre : un single pop et dansant dédié à sa mère et mentor, Joannie, disparue en 2021. De l’art de jouer avec les contrastes, chanter le deuil sur une musique festive. « Pour cacher mes émotions, je sais très bien faire aussi », confesse Mika dans l’une des plus belles chansons (Doucement) de ce disque conçu comme un feu d’arti ice émotionnel. D’entrée de jeu, Mika annonce la couleur avec Bougez, une invitation au lâcher-prise pleine d’ironie interprétée avec Valérie Lemercier. Le chanteur aux trois octaves et demie célèbre la mémoire de Jane Birkin, l’urgence de vivre et les plaisirs clandestins (l’irrésistible Sweetie Banana). Il se montre particulièrement inspiré dans une veine plus intimiste avec les superbes Je sais que je t’aime, 30 Secondes et Passager. Un disque parfaitement équilibré entre hymnes taillés pour les dance loors et ballades à leur de peau. ■

Que ta tête leurisse toujours (Universal)

 

:uk: Google translator

Spoiler

 

MIKA BETWEEN LETTING GO AND INTROSPECTION

 

Before returning to his coaching chair in The Voice, Mika marks his return with a sixth album. Of this new opus, the first entirely sung in French, we already knew

C’est la vie, unveiled in September: a pop and dance single dedicated to his mother and mentor, Joannie, who passed away in 2021. The art of playing with contrasts, singing mourning to festive music. “To hide my emotions, I know how to do very well too,” confesses Mika in one of the most beautiful songs (Ducement) on this record designed like an emotional firework. From the outset, Mika sets the tone with Bougez, an invitation to let go full of irony performed with Valérie Lemercier. The singer with three and a half octaves celebrates the memory of Jane Birkin, the urgency of living and clandestine pleasures (the irresistible Sweetie Banana). He is particularly inspired in a more intimate vein with the superb I know that I love you, 30 Seconds and Passenger. A record perfectly balanced between anthems cut for dance lover and ballads with their skin. ■

 

 

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On 12/2/2023 at 12:57 AM, mellody said:

 

We got and added to this thread.

Sadly, I can't find this newspaper...:unsure:

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COSMOPOLITAN France

 

https://www.cosmopolitan.fr/c-est-l-exemple-parfait-mika-rend-hommage-a-jane-birkin-en-musique,2103960.asp

 

"C'est l'exemple parfait" : Mika rend hommage à Jane Birkin en musique

 

Alors qu'il s'apprête à faire son grand retour sur le petit écran en tant que coach de The Voice, Mika vient également de sortir son nouvel album. Un opus dans lequel il rend un bel hommage à la chanteuse et actrice Jane Birkin.

 

A ses débuts, Mika chantait Grace Kelly. Dans son nouvel album, Que ta tête fleurisse toujours, le chanteur dédie cette fois-ci un morceau à Jane Birkin, chanteuse, actrice et réalisatrice décédée durant l'été 2023. Un morceau chargé de poésie qui en dit long sur l'admiration que le chanteur avait pour sa consoeur.

 

Jane Birkin, un hommage musical signé Mika

 

Le morceau s'intitule tout simplement Jane Birkin. Un titre sobre, efficace, sans fioritures. Les paroles, en revanche, sont nettement plus tendres et témoignent de l'affection que Mika pouvait avoir pour l'artiste disparue. "Je rêve d'un amour à la Birkin, j'ose pas sortir de la piscine, tous ces regards qui m'assassinent", chante-t-il dans une chanson pop toute en douceur.

"Son décès m’a attristé. C’est comme une bougie qui s’éteint. Dans ce titre, je me confronte à la nudité, je défends un amour libéré, sans honte. Un amour à la Birkin est un amour sensuel, poétique, sans honte", avait-il confié dans les colonnes du Parisien, lors de la sortie du morceau le 17 novembre dernier.

 

La belle déclaration de Mika à Jane Birkin

 

Interrogé par le magazine Vanity Fair au sujet de cette nouvelle chanson, Mika répond avec franchise : "C’est amusant, la manière dont les Anglais ont en quelque sorte réclamé Jane Birkin. Après tout, c’est la chose la plus chic au monde que de s’approprier Jane Birkin. Pour moi, les gens peuvent disparaître, l’idée reste."

 

Grand admirateur de la maman de Kate Barry, Charlotte Gainsbourg et Lou Doillon, il l'affirme :

"Jane Birkin, c’est l’érosion des frontières entre deux cultures, pas seulement française et anglaise, mais aussi le haut et le bas, la pudeur et le côté dévêtu, l’intellectuel et le populaire. Je trouve que c’est l’exemple parfait de la responsabilité idéale de chaque artiste : s’engager poétiquement, à 100 %. Pour moi, c’est une envie qui se développe toujours plus et surtout, une ambition."

 

Des paroles qui promettent déjà de toucher non seulement les filles de Jane Birkin, mais aussi tous les fans de la chanteuse, en deuil depuis son décès.

 

:uk: Google Translator

Spoiler

 

“It’s the perfect example”: Mika pays tribute to Jane Birkin in music

 

While he is preparing to make his big return to the small screen as coach of The Voice, Mika has also just released his new album. An opus in which he pays a beautiful tribute to the singer and actress Jane Birkin.


When he first started, Mika sang Grace Kelly. In his new album, May your head always bloom, the singer this time dedicates a piece to Jane Birkin, singer, actress and director who died in the summer of 2023. A piece full of poetry which says a lot about the admiration that the singer had for his colleague.


Jane Birkin, a musical tribute by Mika


The song is simply titled Jane Birkin. A sober, effective title, without frills. The lyrics, on the other hand, are much more tender and testify to the affection that Mika may have had for the deceased artist. “I dream of a love like the Birkin, I don’t dare get out of the swimming pool, all these looks that kill me,” he sings in a gentle pop song.

"Her death saddened me. It's like a candle going out. In this title, I confront nudity, I defend a liberated love, without shame. A love à la Birkin is a sensual, poetic love , without shame", he confided in the columns of Le Parisien, when the song was released on November 17.


Mika's beautiful declaration to Jane Birkin


Asked by Vanity Fair magazine about this new song, Mika candidly replied: "It's funny, the way the English have sort of asked for Jane Birkin. After all, it's the chicest thing in the world than appropriating Jane Birkin. For me, people can disappear, the idea remains."


A big admirer of Kate Barry's mother, Charlotte Gainsbourg and Lou Doillon, he says:

"Jane Birkin is the erosion of the boundaries between two cultures, not only French and English, but also the high and the low, the modesty and the undressed side, the intellectual and the popular. I find that it is the perfect example of the ideal responsibility of each artist: to commit poetically, 100%. For me, it is a desire that is always growing and above all, an ambition."


Words that already promise to touch not only Jane Birkin's daughters, but also all the singer's fans, who have been grieving since her death.

 

 

 

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Pure Charts

https://www.chartsinfrance.net/MIKA/interview-126933.html

samedi 02 décembre 2023 12:30
 

Mika en interview : "Parler de sexe dans mes chansons, c'est très libérateur"

 

Alors qu'il sort son nouvel album "Que ta tête fleurisse toujours", Mika se confie à Purecharts sur son rapport à la langue française, comment transformer la douleur, ses chansons coquines, sa vision du couple ou son retour dans "The Voice". Interview !
 
Ton nouvel album vient de sortir et il est intégralement en français. C'est une première ! Pourquoi avoir eu envie de le faire à ce moment-là de ta carrière ?

Je pense que ça fait quelques années que je voulais vraiment des nouveautés. Une première BO de film, des projets symphoniques... Beaucoup de choses dans ma vie personnelle et créative, qui m'ont donné ce sentiment de renouvellement. Et c'est super important ! L'album en français fait aussi partie de ça. Ça faisait longtemps que je voulais chanter en français et écrire toute une collection de titres en français mais je n'avais pas vraiment l'idée de comment le faire. Et j'avais peur de confronter cette réalité, de devoir écrire les textes et que ça sorte de la même manière que quand je le fais en anglais. Le moment où j'ai compris que je pouvais rester moi-même, que la manière dont je parle aux Français se prêtait à écrire les paroles, là c'est devenu une sorte de refuge. J'ai pu écrire avec beaucoup de liberté et ça m'a plus énormément. J'ai dû me décomplexer avec la langue de Molière pour accepter le français de Mika. (Rires)
 
Oui, car les mots ne sonnent pas pareil en français qu'en anglais. Ça a été difficile de trouver les bons pour que ça rende bien ?

Dans ma vie, j'ai chanté en allemand, en anglais, en français, en italien et un petit peu en espagnol. Je trouve que la langue la plus belle à écouter c'est probablement l'italien mais c'est aussi la plus difficile à chanter car tout est ouvert. La langue la plus facile à chanter c'est l'anglais, ça se prête très bien surtout pour la pop et le rock, ça glisse. La langue la plus amusante, c'est le français, ça nous permet de dire des choses où le rythme est impliqué. C'est comme si on utilise la voix comme un instrument percutant. Et ça marche bien ! Je me suis vraiment amusé parce que je n'avais pas de complexes par rapport à la complexité de mes phrases. Les mots sont simples mais les thèmes et le message sont plus profonds, et ça, cette démarche, c'est fondamentalement pop et anglo-saxon. J'utilise le français pour revenir à cette approche très anglaise dans la pop.

L'album porte le titre "Que ta tête fleurisse toujours", en hommage à ta maman qui nous a quittés, mais l'album est très coloré. C'est pour conjurer le sort, la mort ?

J'adore l'idée de conjurer le sort, de métaboliser ou métamorphoser la mort. Il y a un livre iconique de mon enfance que j'adore avec une chenille qui bouffe toutes les feuilles et qui d'un coup devient un papillon. C'est un livre d'Eric Carle ! ("La chenille qui fait des trous", ndlr) J'aime bien l'idée qu'un album et des chansons puissent faire la même chose, même quand c'est quelque chose de douloureux comme une rupture ou la disparition de quelqu'un.
 
Il y a aussi plusieurs chansons coquines sur l'album ! C'est une facette de ta personnalité que tu aimes bien mettre en avant dans ta musique ?
Le côté charnel ou coquin dans plusieurs des chansons, c'est super important. Même si moi quand je parle, je ne parle pas comme ça ! Mais quand je fais de la musique et que je suis sur scène... Ce n'est pas que je perds ma pudeur car je peux être très pudique mais c'est une sorte de nonchalance qui est très libératrice. Et aussi, c'est en français, et le français se prête à ça. Si je dis en anglais, comme dans "Apocalypse Calypso", "Une bulle, on baise", c'est juste horrible, alors que là ça reste beau. Je ne sais pas pourquoi ! Vous devez me le dire !

Peut-être que ça n'a pas le même sens quand on le dit...

C'est exactement la même signification, c'est juste que c'est plus nuancé, plus complexe. Pourquoi les Français peuvent dire dans une chanson pop qui peut passer à la radio "on baise" et en anglais, ça fait naze ou vulgaire ? Voilà le plaisir de chanter dans une langue différente ! Moi je peux le faire et c'est super important.
 
Tu l'avais déjà fait avec "Boum boum boum" ou "Ice Cream"...
Ah non, pas de la même manière ! "Boum boum boum", c'est plus nuancé, "Ice Cream" c'est totalement des métaphores. Là, c'est direct, c'est frontal, mais ça reste élégant. C'est curieux...

Il y a une chanson très jolie sur l'album c'est "Moi, Andy et Paris". J'étais étonné car elle évoque ton compagnon mais c'est une chanson de rupture !
Oui...

Mais vous êtes toujours ensemble, je crois, non ?!

C'est dommage que ta voix ne s'entende pas dans cette interview parce qu'elle me fait rire. (Rires)

Je prends des pincettes ! Pourquoi avoir fait ce choix au lieu d'une pure chanson d'amour ?

Nous, ça fait 18 ans qu'on est ensemble, mais je crois que chaque grande histoire d'amour si vous voulez, ou long-terme, est formée de beaucoup de ruptures. Quand on réussit à faire un pont avec une grande rupture, ça devient une force, comme si c'était des muscles. Le plus on arrive à en former, le plus on pourra peut-être y résister. Heureusement, ça garde la vie intéressante... On a tous besoin de piquant. Il ne faut pas juste vivre sur du pain blanc et de la Vache qui rit. (Rires)
 
J'ai lu que ton compagnon était quelqu'un qui n'aimait pas la lumière et qui trouvait que ton métier prenait trop de place. Tu as pensé à tout arrêter par amour ou pour faire passer ta vie privée en priorité ?

Tout arrêter, je ne sais pas ce que c'est. J'ai commencé très jeune, et je ne parle même pas de mon premier album car j'existais avant "Relax, Take It Easy" !

Oui, j'ai appris dans le podcast "Canapé six places" que tu as eu ton premier boulot à 8 ans !

Premier job payé à huit ans exactement ! (Rires) Mon système de valeur pour moi-même, et c'est horrible de le dire, c'est aussi connecté au fait que j'aime mon travail et que je veux le faire. C'est pas que j'aime tout ce que je fais de la même manière... Il y a des trucs dont je suis fier et d'autres que j'aimerais bien effacer mais ça fait partie du processus. Tout arrêter pour une vie privée ce serait impossible car la vie privée souffrirait. Je serai complètement intolérable. Il faut trouver un équilibre, et peut-être que je ne l'ai pas trouvé pour l'instant. Peut-être que c'est un challenge pour le futur...
 
Cette chanson est intéressante aussi car tu es l'un des rares artistes masculins queer à chanter son amour pour un garçon. C'est important pour toi, pour la représentation ?

Il y avait cette tendance, il y a quelques années... Je me souviens, je voulais écrire pour un groupe français, je suis allé les voir. Je leur ai dit : "J'aimerais bien écrire sur ça et ça, ce serait très beau d'entendre ça dans vos bouches". Ils m'ont dit : "Mais il y a un message ?". J'ai dit : "Ce n'est pas un engagement, mais c'est un message oui". A l'anglo-saxonne quoi, il faut savoir pourquoi on écrit et après on peut écrire pour quelqu'un. Et le groupe m'a répondu : "Non mais les messages c'est pour la Poste, c'est pour les facteurs !". Je me suis dit : "Mais pourquoi il y a cette tendance à ne pas s'engager ?"

C'est fou !

Maintenant, heureusement, ça a complètement changé. Dans la pop, il y a énormément d'engagement. Je n'écris pas une chanson comme "Moi, Andy et Paris" en pensant que c'est pour la représentation. Je ne bloque pas ce qui sort de ma tête ou de ma bouche parce que j'ai envie de le dire, ou par peur que ça va être mal pris ou que quelqu'un ne va pas être d'accord avec la perspective... Il ne faut pas. L'idée c'est d'avoir un engagement constant, mais qui reste poétique et artistique. C'est très puissant, et c'est aussi puissant pour l'artiste. J'étais pas comme ça quand j'étais plus jeune, mais la musique m'a donné la possibilité de l'être. Il y a plein de manières différentes de se libérer, de se sentir engagé. Il faut trouver votre propre manière. Moi j'ai trouvé la mienne.
 
La chanson "Doucement" a l'air de faire écho au harcèlement scolaire...

Pourquoi ? C'est intéressant...

C'est l'histoire de quelqu'un en souffrance, qui n'a "pas beaucoup d'amis dans son téléphone" par exemple...

En fait, ça parle du sentiment d'être isolé et de ne pas avoir de valeur pour soi-même. Ça peut être le résultat de beaucoup de choses. Du harcèlement en général, scolaire aussi, ou d'une version adulte de la même chose. Ça dit surtout que si tu ralentis, tu peux voir plus loin. Si tu vas trop vite, tu ne peux pas prendre en considération la distance, la vue longue qui te donnera de la perspective sur ce qui est en train de se passer dans ta vie. Je pense que c'est super important. Quand on se sent dévalorisé ou isolé, c'est comme si la vie était là. (Il colle sa main sur son visage) On voit rien, on voit juste devant nous. En anglais, on dit "pouvoir faire la différence entre l'arbre devant soi et la forêt".
 
Tu étais récemment avec Brigitte Macron ou Gabriel Attal dans un lycée récemment pour parler du harcèlement scolaire. Ça t'a fait du bien personnellement de partager ton vécu ?

J'ai parlé devant ces enfants, et ils étaient beaucoup plus impressionnants que le ministre de l'Education ou Madame Brigitte Macron. (Rires) C'est eux qui me faisaient peur dans ce contexte. J'étais dans un lycée, ils étaient 350, de 11 à 17 ans. Je ne savais pas ce que j'allais dire, je n'avais rien écrit, d'un coup je commence à parler et je sens ce besoin d'être complètement transparent par rapport à ce que j'ai vécu. Je pense que c'est très important de le faire. Rester vrai, juste dire : "Voilà, moi ça s'est passé comme ça et c'était vraiment mauvais et je vous explique à quel point. Mais il y avait une solution, même si je ne le savais pas. Avec un peu de recul, je vous explique. Et peut-être vous pourrez vous approprier une partie de cette histoire dans votre propre défi".

C'est important d'avoir des références.

Il faut être à l'écoute, il faut que les enfants soient écoutés. Il ne faut pas qu'on le dise et que tout le monde s'en fiche. C'est trop souvent le cas. De l'autre côté, il faut provoquer une sorte de communauté, une vraie communauté, entre les murs de l'école et autour. Dans une communauté, c'est plus facile d'y créer des liens et de faire le pont entre des gens très différents, et provoquer plus d'empathie. On ne peut pas donner des cours d'empathie mais on peut faire beaucoup plus pour renforcer et encourager le sentiment d'une communauté.
 
Dernière question, tu es de retour dans "The Voice". Tu arrives encore à être surpris ?

Je suis revenu et je suis content d'avoir eu un break. C'est une émission que j'aime beaucoup, surtout la version en France, car elle est très différente des autres. Entre les deux frères à ma gauche, et Vianney et Zazie... Même Zazie, elle est différente. Ça parle très vite et très fort. (Rires) Ça va très vite, c'est une énergie complètement différente. J'étais étonné à quel point la mécanique peut rester la même mais à l'intérieur tout peut changer, l'énergie peut changer. Ça m'a plu énormément. Je me suis beaucoup amusé sur les auditions. Et cette ambiance, elle est fondamentalement importante. S'il n'y a pas cette ambiance, vous n'aimerez pas l'émission, c'est sûr.
 
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Mika in interview: “Talking about sex in my songs is very liberating”


As he releases his new album "Que ta tête fleurisse toujours", Mika confides in Purecharts about his relationship with the French language, how to transform pain, his naughty songs, his vision of the couple or his return to "The Voice" . Interview!

 

Your new album has just been released and it is entirely in French. It's a first ! Why did you want to do it at that point in your career?

 

I think it's been a few years since I really wanted something new. A first film soundtrack, symphonic projects... Many things in my personal and creative life, which gave me this feeling of renewal. And that’s super important! The French album is also part of that. I've wanted to sing in French for a long time and write a whole collection of songs in French but I didn't really have the idea of how to do it. And I was afraid of confronting this reality, of having to write the texts and for it to come out the same way as when I do it in English. The moment I understood that I could remain myself, that the way I speak to the French lent itself to writing the lyrics, then it became a sort of refuge. I was able to write with a lot of freedom and it really benefited me a lot. I had to free myself from Molière's language to accept Mika's French. (Laughs)

 

Yes, because the words do not sound the same in French as in English. Was it difficult to find the right ones to make it look good?

 

In my life, I have sung in German, English, French, Italian and a little bit in Spanish. I find that the most beautiful language to listen to is probably Italian but it is also the most difficult to sing because everything is open. The easiest language to sing is English, it lends itself very well especially to pop and rock, it slides. The most fun language is French, it allows us to say things where rhythm is involved. It's like using the voice as a percussive instrument. And it works well! I really had fun because I didn't have any hang-ups about the complexity of my sentences. The words are simple but the themes and the message are deeper, and that, this approach, is fundamentally pop and Anglo-Saxon. I use French to get back to this very English approach in pop.

 

The album bears the title "May your head always bloom", in homage to your mother who left us, but the album is very colorful. Is it to ward off fate, death?

 

I love the idea of warding off fate, of metabolizing or transforming death. There is an iconic book from my childhood that I love with a caterpillar that eats all the leaves and suddenly becomes a butterfly. It's a book by Eric Carle! ("The Caterpillar That Makes Holes", editor's note) I like the idea that an album and songs can do the same thing, even when it's something painful like a breakup or the disappearance of someone A.

 

There are also several naughty songs on the album! Is it a facet of your personality that you like to highlight in your music?


The carnal or naughty side in many of the songs is super important. Even though when I speak, I don’t speak like that! But when I make music and I'm on stage... It's not that I lose my modesty because I can be very modest but it's a kind of nonchalance which is very liberating. And also, it's in French, and French lends itself to that. If I say in English, like in "Apocalypse Calypso", "A bubble, let's ####", it's just horrible, while here it remains beautiful. I do not know why ! You have to tell me!

 

Maybe it doesn't mean the same thing when you say it...

 

It's exactly the same meaning, it's just more nuanced, more complex. Why can the French say in a pop song that can be played on the radio "we ####" and in English, it sounds lame or vulgar? This is the pleasure of singing in a different language! I can do it and it’s super important.

 

You've already done it with "Boum boom boom" or "Ice Cream"...


Oh no, not in the same way! “Boom boom boom” is more nuanced, “Ice Cream” is totally metaphors. There, it's direct, it's frontal, but it remains elegant. It's curious...

 

There is a very pretty song on the album, “Me, Andy and Paris”. I was surprised because it mentions your partner but it's a breakup song!


Yes...

 

But you're still together, I think, right?!

 

It's a shame that your voice can't be heard in this interview because it makes me laugh. (Laughs)

 

I take tweezers! Why did you make this choice instead of a pure love song?

 

We've been together for 18 years, but I believe that every great love story, if you like, or long-term love story, is made up of a lot of breakups. When we succeed in bridging a major rupture, it becomes a force, as if it were muscles. The more we can train, the more we can perhaps resist it. Luckily, it keeps life interesting... We all need some spice. You shouldn't just live on white bread and Laughing Cow. (Laughs)

 

I read that your partner was someone who didn't like the light and who found that your job took up too much space. Have you thought about stopping everything for love or to put your private life first?

 

Stop everything, I don't know what that is. I started very young, and I'm not even talking about my first album because I existed before "Relax, Take It Easy"!

 

Yes, I learned in the “Six-seater sofa” podcast that you had your first job at 8 years old!

 

First paid job at exactly eight years old! (Laughs) My value system for myself, and it's horrible to say this, is also connected to the fact that I love my job and I want to do it. It's not that I like everything I do in the same way... There are things I'm proud of and others I'd like to erase but that's part of the process. Stopping everything for privacy would be impossible because privacy would suffer. I will be completely intolerable. You have to find a balance, and maybe I haven't found it yet. Maybe this is a challenge for the future...

 

This song is also interesting because you are one of the few queer male artists to sing about your love for a boy. Is it important to you, for representation?

 

There was this trend a few years ago... I remember, I wanted to write for a French group, I went to see them. I told them: “I would love to write about this and that, it would be very nice to hear it from you.” They said to me: “But is there a message?” I said: “It’s not a commitment, but it’s a message yes”. In the Anglo-Saxon way, you have to know why you are writing and then you can write for someone. And the group answered me: “No, but the messages are for the Post Office, they’re for the postmen!” I said to myself: “But why is there this tendency not to commit?”

 

It's crazy !

 

Now, fortunately, that has completely changed. In pop, there is a lot of commitment. I don't write a song like "Me, Andy and Paris" thinking it's for performance. I don't block what comes out of my head or my mouth because I want to say it, or out of fear that it will be taken the wrong way or that someone will not agree with the perspective. You shouldn't. The idea is to have a constant commitment, but which remains poetic and artistic. It's very powerful, and it's also powerful for the artist. I wasn't like that when I was younger, but music gave me the opportunity to be. There are lots of different ways to free yourself, to feel engaged. You have to find your own way. I found mine.

 

The song “Doucement” seems to echo school bullying...

 

For what ? It's interesting...

 

It's the story of someone in pain, who "doesn't have many friends on their phone" for example...

 

In fact, it talks about the feeling of being isolated and not having value for yourself. It could be the result of many things. Bullying in general, school too, or an adult version of the same thing. Above all, it says that if you slow down, you can see further. If you go too fast, you can't take into consideration the distance, the long view that will give you perspective on what is happening in your life. I think it's super important. When we feel devalued or isolated, it's like life is there. (He puts his hand on his face) We see nothing, we just see in front of us. In English, we say “being able to tell the difference between the tree in front of you and the forest”.

 

You were recently with Brigitte Macron or Gabriel Attal in a high school recently to talk about school bullying. Did it do you any good personally to share your experience?

 

I spoke in front of these children, and they were much more impressive than the Minister of Education or Madame Brigitte Macron. (Laughs) They were the ones who scared me in this context. I was in a high school, there were 350 of them, from 11 to 17 years old. I didn't know what I was going to say, I hadn't written anything, suddenly I start to speak and I feel this need to be completely transparent about what I experienced. I think it's very important to do so. Stay true, just say: “Here it happened like that for me and it was really bad and I'll explain to you how bad. But there was a solution, even if I didn't know it. With a little step back, I'll explain. And maybe you can make some of this history your own in your own challenge."

 

It's important to have references.

 

We must listen, children must be listened to. It shouldn't be said and everyone doesn't care. This is too often the case. On the other hand, we must create a kind of community, a real community, within and around the school walls. In a community, it's easier to create links and bridge between very different people, and provoke more empathy. We can't teach empathy lessons, but we can do much more to strengthen and encourage a sense of community.

 

Last question, you are back on “The Voice”. Can you still be surprised?

 

I came back and I'm glad I had a break. It's a show that I really like, especially the version in France, because it's very different from the others. Between the two brothers to my left, and Vianney and Zazie... Even Zazie is different. It speaks very quickly and very loudly. (Laughs) It goes very quickly, it's a completely different energy. I was amazed how the mechanics can stay the same but inside everything can change, the energy can change. I really liked it. I had a lot of fun on the auditions. And this atmosphere is fundamentally important. If it doesn't have that vibe, you won't like the show, that's for sure.

 

 

 

 
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